Sevran : jeunes juifs et musulmans œuvrent ensemble pour les sans-abri

 Paris, ce dimanche matin. Au premier plan, Yacine Hilmi, responsable de l’association de Sevran Hozes (à g.) et Oren Giorno, responsable jeunesse au Mouvement juif libéral de France, ont proposé à des adolescents de Sevran et Paris de se rencontrer autour d’une action de solidarité. LP/E.M.
Paris, ce dimanche matin. Au premier plan, Yacine Hilmi, responsable de l’association de Sevran Hozes (à g.) et Oren Giorno, responsable jeunesse au Mouvement juif libéral de France, ont proposé à des adolescents de Sevran et Paris de se rencontrer autour d’une action de solidarité. LP/E.M.

    « Bonheur et sourire », « SDF et partage ». En deux mots, Selma et Sanou, jeunes filles musulmanes de Sevran, décrivent la matinée qu'elles ont passée, ce dimanche, avec des adolescents parisiens de confession juive. Ensemble, ils ont préparé des repas, distribués ensuite à des sans-abri par le groupe Coexister Montreuil. Un rendez-vous organisé par la Fondation pour la compréhension interculturelle (la Foundation for ethnic understanding fondée en 1989 aux Etats-Unis).

    « L'objectif, c'est de montrer que c'est facile de briser les barrières entre les uns et les autres. Nous voulons déconstruire l'idée que juifs et musulmans sont des ennemis irréductibles. Ça, c'est un préjugé que l'on pose et que les gens ont tendance à assimiler », explique Salma Hathroubi, ancienne professeur en Seine-Saint-Denis, qui a voulu « donner du sens à la rencontre » en montant une action solidaire.

    « On a appris de nouvelles choses, comme l'histoire de Moïse, c'était intéressant », jugent les jeunes Sevranaises à l'issue de la préparation des repas. « Ça nous a séduit d'échanger, de se rassembler pour une bonne cause », complètent les Parisiennes Siena, Ilana et Alexia. Les ados se reverront fin mars pour la visite d'une synagogue puis fin avril pour un rendez-vous à la mosquée.

    « Au nom de valeurs communes, on peut rendre à la société et aux plus démunis, cela fait partie de l'ADN des juifs et des musulmans, c'est le don indistinct », explique Samia Hathroubi. En attestent les sacs contenant les repas préparés. Ils sont recouverts d'une feuille indiquant « offert par le projet Sadaqa-Tsedaka ». Soit « l'aumône » en arabe et en hébreu.