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Qui est Claude Hermant, ce mercenaire mêlé aux attentats de janvier ?

Claude Hermant.
Claude Hermant. © CITIZENSIDE/THIERRY THOREL / AFP
Marie Desnos , Mis à jour le

Barbouze d’extrême droite soupçonné de trafic d’armes, Claude Hermant est bien celui qui a vendu des armes à Amedy Coulibaly.

Le rôle de Claude Hermant dans les attentats de janvier 2015 à Paris se précise. En septembre dernier, Mediapart révélait que «des gendarmes lillois et un de leurs informateurs, (…) immatriculé depuis 2013», avaient été «au centre d’un trafic d’armes ayant permis d’alimenter Amedy Coulibaly, auteur de l’attaque de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes.» «S’ils n’ont rien su de la destination des armes, ils semblent bien avoir laissé filer les acheteurs ou perdu leur trace», écrivait le site. Un «raté» qui venait s’ajouter à la liste des défaillances des services de sécurité et de renseignement et de sécurité.

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Claude Hermant, déjà en prison dans une affaire de trafic d'armes, avait été placé en garde à vue le 15 décembre ainsi que sa compagne, mais celle-ci avait été levée deux jours plus tard. Les enquêteurs les avaient interrogés car des armes découvertes dans l'arsenal d'Amedy Coulibaly avaient été achetées parmi des dizaines d'autres par une société gérée par la compagne d'Hermant, entre juillet et novembre 2014.

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Indic bouc-émissaire ou trafiquant sous couverture ?

Dans le détail, un fusil d'assaut et quatre pistolets semi-automatiques Tokarev avaient été retrouvés dans l’Hyper Cacher et dans l'appartement occupé par Coulibaly à Gentilly (Val-de-Marne). D'après l'enquête, ces armes venues de Slovaquie, démilitarisées (modifications internes afin de les rendre inaptes au tir), étaient passées par un intermédiaire en Belgique avant d'être revendues à la société de la compagne d'Hermant. Les enquêteurs cherchent à savoir comment les armes ont été remilitarisées. Rappelons qu'Amedy Coulibaly s'était fourni à Charleroi, en Belgique.

Ce mardi, BFM TV confirme le lien entre les Hermant, le trafic d’armes et Coulibaly. D’après le site d’informations, l’ex-mercenaire d’extrême droite et sa femme avaient acheté ces armes à une société slovaque six mois avant les attentats de janvier 2015. Depuis le début, Claude Hermant affirme avoir agi en tant qu'indicateur des douanes puis de la gendarmerie. Autrement dit : s’être procuré des armes démilitarisées dans l’objectif d’infiltrer des réseaux mafieux -et ce sous le contrôle strict de son officier traitant. Interrogé par les services antiterroristes, il a toutefois admis, comme l’avait révélé l’AFP à l’époque, avoir «continué à travailler» avec trafiquant présumé, Samir L., alors qu’il n’avait plus de nouvelles de ses agents traitants.

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"Ces gendarmes n’ont pas fait leur boulot"

Egalement interrogée par les enquêteurs de la sous-direction antiterroriste (SDAT), le 15 décembre 2015, Aurore Hermant aurait refusé d’endosser toute responsabilité, lançant : «Ces gendarmes n’ont pas fait leur boulot». Joints par BFMTV, les gendarmes n'ont pas souhaité réagir ; et leurs documents concernant cette affaire sont classés secret défense, mais les juges qui instruisent le dossier ont demandé la déclassification de plusieurs éléments.

Claude Hermant, 52 ans, proche des milieux d'extrême droite du nord de la France, affirme avoir agi pour le compte de la DGSE en Afrique – notamment au Congo et en Angola - dans les années 90. Cet ex-champion de boxe thaï, passé par le Département protection sécurité (DPS) du FN dans les années 90, a mis fin à son association, «La maison du peuple flamand», en juin 2012 après des polémiques sur ses positions identitaires . Il a été mis en examen en janvier 2015 à Lille pour trafic d'armes en bande organisée.

Du 7 au 9 janvier 2015, les frères Kouachi à Charlie Hebdo, puis Coulibaly, avaient fait 17 morts. Coulibaly avait précisément tué Clarissa Jean-Philippe , policière à Montrouge (le 8 janvier), puis quatre otages du supermarché casher de la Porte de Vincennes (le 9). Ils ont tous les trois été tués dans les assauts donnés par les forces de l'ordre le 9 janvier.

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