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Santé

Grippe : les raisons d'une surmortalité inhabituelle

Cet hiver, la hausse de mortalité a concerné 19.400 personnes, presque toutes âgées de plus de 65 ans. Un bilan d'ores et déjà plus lourd que lors de la dernière grande épidémie il y a deux ans.

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Salle d'attente des urgences de l'hôpital Trousseau à Paris.

Depuis le début de cet hiver, 1.334 personnes ont dû être admises en réanimation après un passage aux urgences.

© JEAN AYISSI / AFP

Ce 22 février 2017, l'agence Santé publique France annonce la fin de l'épidémie de grippe, le nombre de nouveaux cas s'étant maintenu sous le seuil épidémique pendant deux semaines consécutives. L'on pourrait croire que le virus n'as pas été virulent cette année, le nombre de consultations n'ayant pas été particulièrement important (1,9 million contre près de 3 millions lors de l'hiver 2014-2015). Et pourtant, l'épidémie de grippe a contribué à une surmortalité élevée cet hiver en France, avec un bilan d'ores et déjà plus lourd que lors de la dernière grande épidémie il y a deux ans : "Le nombre de décès en excès toutes causes confondues est estimé à 19.400, sur les neuf premières semaines d'épidémie grippale (de début décembre 2016 à début février 2017, ndlr)", contre 18.300 il y a deux ans, indique l'agence Santé publique France. 

Excès de mortalité hebdomadaire sur les saisons d’épidémie grippales de 2014-2015 et 2016-2017, tous âges confondus, en France. La semaine S1 correspond à la 1ère semaine de chaque épidémie grippale. et dernières semaines de la saison 2016-2017 incomplètes (courbe en pointillés). Pour évaluer l'excès de mortalité, l'agence de veille sanitaire fait la différence entre la mortalité observée et la mortalité "attendue", en se basant sur les chiffres des six saisons de grippe précédentes et incluant les fluctuations saisonnières (lorsque le nombre observé de décès dépasse le seuil statistique défini par le modèle, on considère qu’il y a excès de mortalité).

La souche H3N2, très virulente pour les seniors

La hausse de la mortalité observée concerne quasi exclusivement les personnes âgées de 65 ans ou plus. En cause, le virus de souche H3N2, majoritaire cet hiver, particulièrement dangereux pour les personnes les plus fragiles. Cette caractéristique a provoqué un taux d'hospitalisation important, en particulier chez les seniors, à l'origine d'un engorgement dans certains hôpitaux au cours des dernières semaines de 2016. Des mesures d'urgence (réouverture de lits d'hospitalisation, déprogrammation d'opérations non urgentes, rappel de personnel en vacances) avaient été prises pour faire face à la situation. Le bilan de l'épidémie de grippe sera "probablement lourd", avait alors estimé la ministre de la Santé Marisol Touraine.

Depuis le début de cet hiver, 1.334 personnes ont dû être admises en réanimation après passage aux urgences (dont deux tiers de personnes de 65 ans ou plus) et 196 patients sont morts en réanimation. Or sur l'ensemble de l'épidémie de 2014-2015, 1.597 personnes venues aux urgences pour des symptômes grippaux avaient été admises en réanimation. 

Un vaccin peu efficace pour les plus de 65 ans cette année

Cette année, 46% des personnes à risque (atteintes de pathologiques chroniques et/ou âgées de 65 ans et plus) ont été vaccinées, indique l'Agence sanitaire, prenant en compte les données allant jusqu'au 31 décembre 2016. Les résultats préliminaires de l’étude européenne I-Move montre une efficacité vaccinale modérée contre le virus H3N2 en population générale (38%) et faible pour les populations à risque (26%). Celle-ci est même estimée à 23% chez les personnes de 65 ans et plus (Eurosurveillance)...

Cependant, comme le rappelle l'Agence Santé Publique France, la vaccination reste la meilleure façon de se protéger de la grippe et de ses complications. L'épidémie de grippe a une durée moyenne de neuf semaines en France. Elle se déroule entre novembre et mars, avec un démarrage classique entre fin décembre et début janvier.

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