Allergies. Ces microbes qui nous veulent du bien

Frédérique Le Gall

Par Frédérique Le Gall

Pollens, cacahuètes, oeufs ou acariens : les allergies alimentaires progressent notamment chez les enfants. Pour les chercheurs de l'Inra, la flore intestinale y est pour quelque chose et la prévention commence au berceau.

Stéphane Hazebrouck, chercheur de l'Inra.
Stéphane Hazebrouck, chercheur de l'Inra. (Photo F.L.G.)

Pendant longtemps, la tendance a été d'éviter que les bébés ne soient en contact avec les microbes. Or, un environnement trop stérile nuit au microbiote (le nom donné par les scientifiques à la flore intestinale), qui tarde ainsi à se mettre en place et à se diversifier.

« Ceci peut provoquer des défauts dans la maturation du système immunitaire, entraînant des pathologies telles que les allergies », soulignent les chercheurs de l'Inra. Cette année, au salon de l'Agriculture, l'Institut national de la recherche agronomique fait la part belle aux mondes microbiens et notamment aux bactéries intestinales. Les recherches dans ce domaine laissent entrevoir de belles perspectives en appréhendant mieux le lien entre santé et alimentation.

Selon les scientifiques, tout commence donc à la naissance. En quelques heures à peine, le tube digestif du nourrisson se retrouve colonisé par des milliards de bactéries. « Entre les micro-organismes et les toutes jeunes défenses du nouveau-né s'établit un dialogue incessant. Le système immunitaire apprend ainsi à reconnaître et différencier les bactéries et les protéines à tolérer de celles à combattre. Mais il apprend aussi à graduer ses réactions », notent les chercheurs.

Les enfants des villes plus touchés


Des études épidémiologiques ont montré que les enfants vivant à la ferme, à proximité d'animaux et donc en contact constant avec des microbes sont moins sujets aux allergies que les enfants des villes. Les chercheurs de l'Inra ont également montré que des souris élevées dans un milieu stérile développent des allergies plus sévères. De plus en plus de données indiquent enfin que l'introduction précoce d'aliments comme les cacahuètes ou le lait de vache par exemple chez des enfants de quatre à cinq mois pourrait en réalité avoir un effet protecteur. « Mais il faut rester prudent notamment pour les enfants qui ont une prédisposition génétique », note Stéphane Hazebrouck, chargé de recherches à l'Inra de Jouy-en-Josas (78). À noter enfin que pour contrer les allergies et être en bonne santé, rien ne vaut un régime alimentaire riche en fibres (fruits, légumes et céréales). Les chercheurs de l'Inra ont montré que plus l'apport en fibres est grand, plus la diversité et le nombre d'espèces de bactéries sont importants. Le microbiote intestinal en est d'autant plus stable et équilibré.

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