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Le sport sur ordonnance, ce sera possible dès ce mercredi

Les patients atteints d'une affection de longue durée pourront se voir prescrire une activité physique adaptée par leur médecin traitant à partir de mars prochain.

Les patients atteints d'une affection de longue durée pourront se voir prescrire une activité physique adaptée par leur médecin traitant à partir de mars prochain. - iStock - Ridofranz

Plus que quelques jours avant que la mesure "sport sur ordonnance" ne soit officiellement lancée. Les médecins traitant pourront prescrire la pratique d'une activité sportive adaptée à leurs patients atteints d'une affection de longue durée.

A partir du 1er mars, le sport sur ordonnance est officiellement lancé. L'annonce avait été faite le 31 décembre dernier lorsque le décret a été publié dans le Journal Officiel, dans le cadre de la loi du 26 janvier 2016 de modernisation du système de santé. Le dispositif s'adresse aux personnes atteintes d'affections de longue durée (AFL) comme le diabète, la sclérose en plaques et le cancer.

"La dispensation d'une activité physique adaptée a pour but de permettre à une personne d'adopter un mode de vie physiquement actif sur une base régulière afin de réduire les facteurs de risque et les limitations fonctionnelles liés à l'affection de longue durée dont elle est atteinte", souligne le décret.

Concrètement, "le médecin traitant pourra prescrire une activité physique adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient". Le texte fixe précisément les conditions d'application de ce dispositif, telles que le niveau de formation et les compétences nécessaires des professionnels qui accompagneront ces patients ou encore les établissements où les séances seront pratiquées.

Une thérapie non médicamenteuse qui a fait ses preuves

Ainsi, ces activités physiques adaptées seront dispensées par des professionnels de santé comme des masseurs-kinésithérapeutes, ergothérapeutes et des psychomotriciens et par des professionnels titulaires d'un diplôme dans le domaine de celles-ci ou d'une certification de qualification.

"Avec l'accord des patients, l'intervenant transmet périodiquement un compte rendu sur le déroulement de l'activité physique adaptée au médecin prescripteur et peut formuler des propositions quant à la poursuite de l'activité et aux risques inhérents à celle ci.", souligne le décret.

La mise en place du "sport sur ordonnance" a été initiée par la députée Valérie Fourneyron, ancienne ministre des Sports, qui a précisé plusieurs fois sur son site internet que l’activité physique constitue une thérapie non médicamenteuse reconnue et validée scientifiquement. "La politique de santé publique française ne pouvait plus faire l’impasse plus longtemps sur cette réalité", explique-t-elle.

Quid du financement?

A noter qu'en 2015, la France comptait 10 millions de personnes prises en charge pour affection longue durée (ALD), un nombre qui n'a jamais été aussi élevé. Pour autant, ces personnes éligibles au sport sur ordonnance ne bénéficieront pas d'un remboursement de la part de la Sécurité sociale mais certaines complémentaires santé comme la Maif ont cependant annoncé qu'elles proposeront une prise en charge dans ce cadre.

Ce dispositif n'est pas totalement inédit puisque certaines collectivités l'appliquent et la prennent en charge en totalité ou en partie depuis plusieurs années: la ville de Strasbourg et sa mesure "Sport-santé sur ordonnance" depuis 2012 représente l'exemple le plus cité. Si la question du financement de ce dispositif n'est pas abordée dans le décret, son intérêt n'est en revanche pas à prouver.

Comme l'indique l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il est connu que la sédentarité représente un problème majeur de santé publique. Elle est considérée comme le quatrième facteur de risque de décès dans le monde: environ 3,2 millions de décès chaque année sont attribuables au manque d’exercice.

L'organisation rappelle que pratiquer une activité physique régulière et adaptée réduit le risque d'hypertension, de cardiopathies coronariennes, d'accident vasculaire cérébral, de diabète, de cancer du sein et du colon ou encore de dépression.

Alexandra Bresson