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Aujourd'hui l'économie

Le patron de Samsung mis en examen pour corruption

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En Corée du Sud l'héritier de Samsung, Lee Jay-Yong , ainsi que les 4 principaux hauts dirigeants du conglomérat ont finalement été mis en examen pour corruption dans le cadre du « Choi Gate ». Ce vaste scandale a déclenché la procédure de destitution de la présidente. Quel sera l'impact de cette décision sur le numéro un mondial de l'électronique ?

Lee Jae-yong (C), le vice-président de Samsung avant son interrogatoire par des enquêteurs indépendants,  le 13 février 2017.
Lee Jae-yong (C), le vice-président de Samsung avant son interrogatoire par des enquêteurs indépendants, le 13 février 2017. ©REUTERS/Jung Yeon-Je
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Avec ces 5 mises en examen, la direction stratégique du groupe est de fait décapitée. Car les quatre hauts dirigeants ont immédiatement démissionné de leur fonction. Et dans la foulée le bureau des stratégies futures de Samsung, l'organe opaque qui supervise les orientations importantes a été démantelé. Exit également le bureau chargé du lobbying aujourd'hui clairement pointé comme le cœur du système de corruption.

Des annonces spectaculaires dont on ne mesure pas encore les répercussions. Cela veut dire plus d'indépendance pour les 60 entités du groupe. A première vue, c'est plutôt une bonne chose car Samsung a fait les frais récemment de son hypercentralisation.

La gouvernance excessivement verticale du groupe expliquerait en partie la catastrophe industrielle du Galaxy note 7

Un appareil qu'il a fallu retirer de la vente à cause des batteries qui explosaient. Les cadres étant soumis à une forte pression de leurs chefs, ils auraient exécuté les ordres venus d'en haut sans oser signaler les problèmes pourtant identifiés. Ce nouveau scandale politico-judiciaire qui implique directement le numéro un, Jay Yong Lee, pourrait donc être un nouveau départ. A condition que la réforme annoncée se concrétise vraiment.

Samsung a déjà dans le passé supprimé des comités controversés pour les recréer sous une autre forme. Et puis, on ne sait pas encore quelles sont les intentions réelles de Jay Yong Lee. On reproche aujourd'hui à cet héritier d'avoir arrosé généreusement la conseillère de la présidente sud-coréenne pour s'accaparer du pouvoir, à la faveur de la succession en cours. Or pour le moment il dément, et il n'a pas l'air décidé à renoncer au pouvoir. Il risque vingt ans de prison.

Il pourrait continuer à diriger le groupe de sa cellule de sa prison ?

Pourquoi pas ? D'autres patrons emprisonnés pour des faits similaires en Corée du Sud ont géré leur chaebol en restant derrière les barreaux. Le fondateur du groupe, son grand-père, puis son père, ont tous deux été poursuivis pour des affaires de corruption sans rien changer dans leur gestion autocratique. Si leur héritier veut conserver les rennes, il sera néanmoins peut-être contraint de changer les pratiques ancestrales sous la pression. D’abord de la rue sud-coréenne. L’opinion publique supporte de plus en plus mal les liens incestueux entre la classe politique et les grandes familles régnant sur l'économie. Les partis qui ont de bonnes chances de l'emporter souhaitent durcir la législation encadrant les chaebols.

Par ailleurs Samsung qui est le numéro un mondial de l'électronique grand public, va aussi subir des pressions de l'extérieur. De la part des investisseurs actionnaires, voire des Etats où il vend ses produits. Les Etats-Unis, prompts à sanctionner les entreprises accusées de corruption, quelle que soit leur nationalité, pourraient limiter ses activités, une décision embêtante pour un groupe qui réalise 90% de ses ventes à l'étranger.

 

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