Agence spatiale, musées: des trésors d’images libérées sous Creative Commons

Les titres : L'Agence spatiale européenne (ESA), le British Museum, le Metropolitan de New York: des centaines de milliers de photos de grande qualité viennent enrichir les communs.

Par Thierry Noisette

  • 3 min

Thierry Noisette

Ce mois de février est exceptionnellement fécond en partage de merveilles visuelles, des trésors esthétiques ou scientifiques (voire les deux, les photos spatiales étant souvent planantes). En quelques jours, ont ainsi été mises à disposition de tous, sous licences Creative Commons libres (permettant toutes les reprises et adaptations, y compris commerciales, avec citation de l’auteur et de la licence, et éventuellement obligation de la même licence pour la version reprise), des images de trois sources majeures:

Les images de Major Tom libres

l’Agence spatiale européenne (ESA) passe en libre accès ses images, vidéos et données, a-t-elle annoncé la semaine dernière. Elle les diffusera maintenant en général sous licence Creative Commons CC by-sa 3.0 IGO (le IGO pour organisation intergouvernementale), à trouver dans cette partie dédiée de son site web (les contenus non partagés peuvent être liés à certains partenariats).

La Nasa diffuse depuis toujours ses images dans le domaine public, l’agence spatiale allemande s’est mise aux Creative Commons il y a cinq ans, et l’ESA a commencé à libérer des contenus avec la mission Rosetta en 2014 (dix ans pour y arriver, notait un wikipédien un brin ironique).

Les images que tweete depuis la Station spatiale internationale l’astronaute Thomas Pesquet (qui fête ce lundi ses 39 ans tout là-haut – un anniversaire sans doute inoubliable pour cet autre Major Tom), sous licence Nasa-ESA, sont ainsi maintenant partageables – un bonheur!

Le public, c’est aussi « les 3 milliards d’individus connectés »

Le Metropolitan Museum of Art de New York libère d’un coup 375.000 images d’œuvres d’art, passées sous licence Creative Commons CC0 (très proche du domaine public). Dans l’annonce de cette mise à disposition, le directeur informatique du musée, Loic Tallon, commente:

«À notre époque numérique, le public du Museum ce n’est pas seulement les 6,7 millions de personnes qui ont visité les trois sites du Met à New York l’an dernier, mais aussi les plus de 3 milliards d’individus connectés à travers le monde.

Adopter la désignation CC0 pour nos images et nos données, c’est un des moyens les plus efficaces pour le musée d’aider le public à avoir accès à notre collection, et au-delà à son usage par les éducateurs et les étudiants, les artistes et les concepteurs, les professionnels et les amateurs, aussi bien que pour les créateurs de toutes sortes.»

Le British Museum a téléversé dans Wikimedia Commons, la médiathèque de Wikipédia et des projets associés, 422.000 images à ce jour (soit 265 gigaoctets), au titre du projet Portable Antiquities Scheme : il répertorie les «petites découvertes archéologiques trouvées par le public», en Angleterre et au Pays de Galles. Reste aux participants à Wikimedia Commons à les décrire et catégoriser ; les archéologues et numismates, amateurs ou pros, sont particulièrement invités à donner un coup de main pour faciliter le tri et donc l’accès à ces images.

Particulier, institution, entreprise, administration, tous peuvent reprendre et adapter les images libérées par ces trois organismes. En particulier, Wikipédia peut intégrer dans ses articles les photos correspondantes, chacun pouvant ensuite les reprendre de même depuis Wikipédia ou Wikimedia Commons (sous réserve de citation d’auteur – hors domaine public -, ce qu’oublient trop souvent de faire bien des médias…).

Pendant ce temps, au Louvre…

A rebours de ces différentes initiatives de partage d’images – financées par des fonds publics –, la pratique du Louvre, en particulier avec l’exposition Vermeer en ce moment, est un modèle de WTF, pardon, de frilosité absurde (restons polis) et «d’enclosure publique»; lire ce billet de Calimaq, où l’on mesure l’écart entre l’ouverture du Rijksmuseum d’Amsterdam et le verrouillage absurde du musée parisien.

Comme dirait un twittos compulsif d’outre-Atlantique, «SAD!».

Aller plus loin

Wikimedia Commons: en 10 ans, un trésor de 22 millions de fichiers libres – 15 septembre 2014

L’agence aérospatiale allemande publie ses contenus sous licence libre – 4 mars 2012

Merci aux musées qui exposent sur Wikipédia! (L’Obs/Rue89) – 23 mai 2015

/ Powercenter

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