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Panorama

Ces initiatives qui pourraient contribuer à sauver la planète

Installation d'une portion de route à énergie positive d'Eurovia. (Eurovia)

Par Les Echos

Publié le 9 oct. 2018 à 13:54Mis à jour le 17 janv. 2019 à 14:08

DOSSIER - Route photovoltaïque, bâtiment à énergie positive, combustible réalisé à partir de déchets ménagers, biodiesel issu d'huile usagée… Les solutions se multiplient pour créer de l'énergie verte ou mieux tirer parti de nos déchets. Tour d'horizon de quelques-unes d'entre elles. 

Des routes photovoltaïques...

La route photovoltaïque de Colas, développée en partenariat avec l'Institut national de l'énergie solaires (Ines) et baptisée « Wattway », tiendra-t-elle ses promesses ? Après un premier test en 2015 à Chambéry et Grenoble, un chantier d'application avait été lancé en Vendée mi-2016. L'innovation tricolore avait suscité l'enthousiasme de la ministre de l'Environnement de l'époque, Ségolène Royal, qui dès janvier 2016 déclarait vouloir 1.000 kilomètres de routes solaires d'ici à cinq ans.

Pour l'heure, il manque encore un retour d'expérience avant toute décision d'industrialisation à grande échelle. Les détracteurs de la route de Colas soulignent son coût élevé (tout en oubliant la cherté des panneaux photovoltaïques à leurs débuts, dont le prix a chuté quand la production s'est accrue). Ils soulignent aussi que les panneaux photovoltaïques posés sur la route sont en position horizontale, ce qui n'est pas optimal pour produire de l'énergie. Certains relativisent enfin la durée de vie du produit, beaucoup plus sollicité qu'un panneau sur une toiture.

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… des routes à énergie positive...

Installation d'une portion de route à énergie positive d'Eurovia.

Installation d'une portion de route à énergie positive d'Eurovia.Eurovia

En octobre 2017, Eurovia, fililale du groupe Vinci, a de son côté lancé à la commercialisation une route à énergie positive baptisée « Power Road », qui produit de l'électricité sans modifier l'aspect de surface de l'asphalte. Un principe qui n'est pas sans rappeler celui des planchers chauffants. Des tubes en serpentin sont noyés dans le bitume. Un fluide circule en circuit fermé dans ces tubes pour récupérer la chaleur de l'asphalte chauffé par le soleil. Lorsque l'installation est couplée à de la géothermie, ce même fluide peut aussi, à l'inverse, chauffer la route en hiver pour la déneiger ou éviter le verglas. Power Road coûte un peu plus de deux fois plus cher qu'un revêtement classique. Mais, font valoir ses promoteurs, elle peut éviter des frais liés, par exemple, à la fermeture d'une route.

… ou des routes 100% recyclables 

Le premier test de route 100% recyclée d'Eurovia.

Le premier test de route 100% recyclée d'Eurovia.Vinci

Début octobre 2018, Eurovia a aussi testé avec succès la réfection d'un tronçon d'autoroute avec un revêtement issu du recyclage de l'ancienne chaussée. Sur un kilomètre de voie lente de l'A10, ses équipes ont enlevé le revêtement existant pour le retraiter dans la première usine mobile capable de fabriquer à chaud des enrobés routiers 100 % recyclés, conçue avec l'équipementier Marini-Ermont (groupe Fayat). Ont ensuite été refaites par recyclage les trois couches de fondation, de base et de surface de l'autoroute. Le coût de l'autoroute 100% recyclée est proche du neuf. Mais les gains environnementaux sont considérables. Chaque année en France, la route avale de 35 à 40 millions de tonnes d'enrobés bitumineux et notre pays n'affiche pour l'heure qu'un taux de recyclage de 18%. 

Des déchets ménagers transformés en combustible

L'usine de traitement de déchets d'Hénin-Beaumont.

L'usine de traitement de déchets d'Hénin-Beaumont.Laurent Vautrin

Comment valoriser au mieux les déchets ménagers ? Une usine de traitement inaugurée fin 2016 à Hénin-Beaumont par le syndicat de communes local, le Symevad, et le constructeur et exploitant du site, Tiru (filiale d'EDF) a apporté une solution nouvelle en France : le « Tout-en-un ». Le site transforme à la fois la partie organique des déchets en gaz de ville (du biométhane), injecté dans le réseau, et le reste des déchets en combustible alternatif pour les industriels, sous la forme de granules déshydratés, appelé « combustible solide de récupération » (CSR). Ne reste, au final, que 15 % de résidus à enfouir (ceux qui ne brûlent pas, de type gravats). Un taux destiné à diminuer.

De l'huile usagée convertie en biodiesel

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La première usine de biodiesel inaugurée en France par Veolia à Limay en 2009.

La première usine de biodiesel inaugurée en France par Veolia à Limay en 2009.SIPA

Suez et Total ont signé fin 2016 un partenariat de dix ans pour convertir de l'huile usagée en biodiesel. Le premier fournira en huile alimentaire la future bioraffinerie du second qui doit s'installer à la Mède, dans les Bouches-du-Rhône. Suez, qui collecte actuellement moins de 1.500 tonnes d'huile alimentaire usagée, sur les 110.000 tonnes utilisées par an dans l'Hexagone, va ainsi concurrencer Veolia, plus gros collecteur avec quelque 20.000 tonnes par an. Dans ce domaine, la France a cependant encore du chemin à parcourir puisque moins de la moitié de l'huile alimentaire usagée, qui pourrait être convertie en biocarburant, y est collectée.

Les eaux usées sources de chaleur... ou de biométhane

La station d'épuration de Valenton produit du biométhane liquide pour les véhicules à partir des eaux usées.

La station d'épuration de Valenton produit du biométhane liquide pour les véhicules à partir des eaux usées.Station d'épuration de Valenton

Capter la chaleur des eaux usées des logements afin de chauffer des bâtiments ou de l'eau « propre » ? La pratique se développe peu à peu. A Clichy, dans les Hauts-de-Seine, une barre HLM de 220 logements du bailleur France Habitation expérimente ainsi le procédé depuis l'été 2015. Grâce à une pompe installée en sous-sol, la chaleur de l'eau usée des salles de bain et cuisines est récupérée et utilisée afin de chauffer l'eau sanitaire. D'autres projets sont à l'étude. Le système pourrait aussi être testé dans l'hôtellerie - notamment à Paris, dans le futur établissement de luxe Cheval Blanc qui s'installera dans l'immeuble de la Samaritaine (groupe LVMH, également propriétaire des Echos). Veolia et Suez proposent quant à eux aux collectivités locales un système récupérant dans les réseaux municipaux d'égouts la chaleur afin de chauffer l'eau sanitaire ou l'air d'un bâtiment. Enfin, à Valenton, dans le Val-de-Marne, une station d'épuration produit du biométhane liquide pour les véhicules à partir des eaux usées.

Un bâtiment à énergie positive

La Tour Elithis Danube à Strasbourg, dont la construction avait commencé en novembre 2015. Il s'agit de la première tour française à énergie positive.

La Tour Elithis Danube à Strasbourg, dont la construction avait commencé en novembre 2015. Il s'agit de la première tour française à énergie positive.Elithis

Plus largement, le bâtiment à énergie positive (Bepos), qui produit davantage d'énergie que n'en consomment ses occupants, est devenu l'enjeu numéro un des nouvelles constructions. Le nombre de bâtiments concernés croît et les expériences sont de plus en plus poussées. La fenêtre solaire a ainsi vu le jour en 2017, après l'alliance nouée en décembre 2016 entre Vinci et la start up française Sunpartner Technologies pour rendre les surfaces vitrées des bâtiments productrices d'énergie. Parmi les autres pistes explorées, la récupération de la chaleur des eaux usées (lire plus haut), mais aussi celle des serveurs informatiques. La végétalisation des toits et façades prend également de l'ampleur ou encore des solutions de domotiques permettant de contrôler sa consommation d'énergie (baisser les stores, régler la température à distance, etc.).

Du plastique ramassé sur les plages transformé en bouteilles de shampoing

Head & Shoulders commercialisera a l'été 2017 des bouteilles de shampoing dont le plastique proviendra pour 25 % du recyclage des déchets ramassés sur les plages.

Head & Shoulders commercialisera a l'été 2017 des bouteilles de shampoing dont le plastique proviendra pour 25 % du recyclage des déchets ramassés sur les plages.Head & Shoulders 

C'est une initiative originale qu'avait lancé à l'été 2017 Head & Shoulders. La filiale de Procter & Gamble a commercialisé chez Carrefour en édition limitée une bouteille de shampoing dont le plastique provenait pour 25 % du recyclage des déchets ramassés sur les plages de France et d'Europe du Nord. De quoi assurer aux vacanciers de profiter de plages plus propres… tout en réutilisant du plastique autrement voué à partir polluer les océans.

Edité par Elsa Dicharry

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