Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

La RATP étudie un projet de végétalisation du métro parisien

La création d’espaces verts dans le métro a obtenu le plus grand nombre de votes lors de l’appel à idées lancé par la RATP en novembre 2016. Elle est testée à New York depuis 2015.

Par 

Publié le 01 mars 2017 à 11h42, modifié le 01 mars 2017 à 13h57

Temps de Lecture 3 min.

La serre intérieure présente dans la station de métro Gare-de-Lyon, du côté droit des rames en direction d’Olympiades.

Des espaces verts dans le métro pour améliorer la qualité de l’air et l’environnement dans les stations ? C’est l’idée lancée par Susana F. dans le cadre de la consultation citoyenne lancée le 2 novembre 2016 par la RATP. « Il paraît que la qualité de l’air qui circule dans le métro parisien est plus qu’irrespirable : pourquoi ne pas investir dans les plantes dépolluantes ? En plus d’être utiles, elles mettront un peu de couleurs dans les stations », écrit-elle dans sa proposition plébiscitée par les voyageurs. L’idée a récolté le plus grand nombre de voix, 6 133 sur un total de 47 795 votes.

La consultation citoyenne avait été lancée le 2 novembre 2016 par la RATP pour « améliorer ses services ». Au total, 2 211 idées ont été proposées parmi lesquelles la RATP en a choisi 15, selon des critères de faisabilité (technique, financière, juridique) et d’originalité. Elle n’a pas retenu les idées déjà en cours de développement, celles qui contraignaient la sécurité du réseau ou qui touchaient au financement des transports (comme la suppression totale de la publicité).

Les Franciliens ont voté pour n’en garder que cinq, que la RATP s’est engagée à réaliser. Outre les espaces verts, les votants ont demandé des purificateurs d’air dans les stations, contre les mauvaises odeurs, une amélioration des accès aux gares grâce à des ascenseurs ou des rampes à bagages, une application RATP hors connexion et des indications de sorties sur les sites et applis.

« Un challenge technique »

Végétaliser l’univers minéral et labyrinthique du métro ? Franck Avice, directeur du département services et espaces multimodaux, y voit d’abord un véritable « challenge technique » : comment apporter l’eau et la lumière nécessaires ? Quelle végétation choisir pour qu’elle soit assez résistante dans un environnement souterrain et visuellement agréable pour le voyageur ? Comment entretenir les plantes et les faire vivre durablement ?

A Paris, la RATP va identifier des partenaires pour étudier la mise en œuvre du projet. « Deux pistes de réflexion sont privilégiées, estime Franck Avice. La première serait d’intégrer des murs végétaux, avec l’inconvénient que cela a un coût significatif ». La deuxième piste de réflexion pourrait s’appliquer « dans un premier temps aux stations en plein air » : « on peut imaginer une démarche collaborative avec des associations ou des écoles d’horticulture ». Une piste qui rappelle les impressionnantes colonnes de plantes grimpantes sur le métro aérien de Shanghaï à la station de Caoxi Road.

Un parc souterrain à New York

Des expériences souterraines ont déjà été menées à Paris ou ailleurs. Une serre intérieure est installée depuis 1998 dans la station du métro Gare-de-Lyon, avec un jardin tropical. Mais son entretien est difficile. « Les plantes souffrent », constate Franck Avice. La poussière est visible sur les feuilles même si un agent intervient régulièrement pour en assurer le nettoyage. Depuis 2016, « la serre bénéficie de la mise en place de pluies denses ou légères et d’un éclairage adapté aux plantes », précise-t-on à la RATP.

La serre de la station de métro Gare-de-Lyon.

Une expérience de végétalisation souterraine est menée de l’autre côté de l’Atlantique, à New York, dans une station de métro abandonnée du quartier de Lower East Side de Manhattan. Deux urbanistes ingénieurs, James Ramsey et Dan Barasch, veulent y créer un parc souterrain éclairé par une technique de « puits de lumière à distance ». Baptisé « Lowline » en référence à l’actuelle « High Line » new-yorkaise, promenade aménagée sur une ancienne voie ferrée en plein air, le projet a été testé jusqu’en février 2017 au sein du « lowline lab ». Des capteurs installés en surface y canalisaient la lumière du jour qui était ensuite redistribuée grâce à des tubes et une voûte permettant de diriger la luminosité vers les plantes. Le projet devrait être testé dans d’autres sites pour pousser ces pistes de réflexion.

La Lowline de New York, le 9 mai 2016. L’expérimentation du parc souterrain a pris fin le 26 février 2017. Plus de 100 000 visiteurs, depuis 2015, se sont rendus sur les lieux de l’expérimentation du parc souterrain.

Des plantes dépolluantes ?

Si l’air intérieur s’est amélioré depuis vingt ans selon le bilan de la RATP présenté le 21 septembre 2016, la pollution reste deux fois plus importante à l’intérieur du métro qu’à l’extérieur. Le passage des rames entraîne une remise en suspension des particules déposées au sol et les systèmes de freinage mécaniques des engins roulants émettent également des particules métalliques.

Pas sûr pour autant que la végétalisation des stations permette d’améliorer la qualité de l’air, comme le suggère la proposition de Susana F. Pour l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), l’argument des « plantes dépolluantes » n’est pas validé scientifiquement, même si « en laboratoire, en enceintes contrôlées, des plantes peuvent présenter une capacité à absorber certains polluants gazeux ». L’aération et la ventilation restent plus efficaces que les plantes.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.