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«Les crimes commis en Syrie doivent être jugés»

Carla Del Ponte, adjointe à la présidence de la commission d'enquête internationale sur les violations des droits de l'homme commis en Syrie, et Paulo Pinheiro, président de la commission, en conférence mercredi à Genève.

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Les rapports de la commission d'enquête internationale sur les violations des droits de l'homme commis en Syrie se suivent et se ressemblent. L'instance créée à Genève en août 2011 par le Conseil des droits de l'homme continue de répertorier les crimes commis par les belligérants. Le résultat de ses dernières investigations a été rendu public mercredi. La commission d'enquête s'est concentrée, cette fois, sur ce qui s'est passé à Alep. Entre juillet et décembre 2016, «des crimes de guerre» y ont été commis.

«Les parties au conflit ont méprisé avec cynisme les lois de la guerre. Le ciblage délibéré de civils a entraîné des pertes immenses en vies humaines, y compris parmi les enfants», déplore le président de la commission, le Brésilien Paulo Pinheiro. Son adjointe, Carla Del Ponte, enrage toujours autant. «Cela fait six ans que des crimes sont commis et que la commission demande que justice soit rendue aux victimes. C'est une énorme frustration. Que ce soit au Rwanda ou dans les Balkans, je n'ai jamais vu un tel niveau de violence», soupire l'ancienne magistrate. «La commission a fait un très bon travail en préparant les éléments de preuve permettant d'identifier les hauts responsables politiques et militaires qui ont des responsabilités. Maintenant, il faut qu'un tribunal puisse s'en charger», poursuit-elle.

Si toutes les parties sont renvoyées dos à dos, le rapport souligne l'effet dévastateur des frappes aériennes menées quotidiennement par les avions syriens et russes contre l'est d'Alep. «En utilisant des tactiques de siège brutales qui rappellent la guerre médiévale (…), les forces gouvernementales et leurs alliés ont empêché la population civile (…) d'accéder à des produits alimentaires de base», indique le rapport. Lequel ajoute qu'un «certain nombre de ces attaques a été effectué sans une cible militaire claire et n'a pas eu d'autre but que de terroriser la population civile».

Dans son rapport, la commission d'enquête revient sur l'attaque du convoi humanitaire des Nations Unies et du Croissant-Rouge syrien, le 19 septembre 2016, dans le secteur de Orum al-Kubra. Elle affirme que c'est bien l'aviation syrienne qui est responsable des tirs ayant tué 14 travailleurs humanitaires et détruit 17 camions remplis de matériel médical et de nourriture. Dans un autre rapport, rendu il y a quelques mois, des experts du Groupe international de soutien à la Syrie avaient estimé, eux, que les observations faites sur place ne permettaient pas d'attribuer la destruction des véhicules à un tir de l'aviation.

La commission d'enquête, présidée par Paulo Pinheiro, n'exonère personne. «Les groupes armés ont tiré sur des civils pour les empêcher de quitter Alep et les utiliser comme boucliers humains», consigne-t-il dans ce dernier rapport. Dans les prochaines semaines, un nouveau mécanisme créé par l'Assemblée générale de l'ONU va recenser les crimes commis en Syrie en travaillant en étroite collaboration avec la commission d'enquête. Carla Del Ponte a démenti être candidate pour en prendre la tête. En revanche, elle estime que «c'est une première étape» encourageante.