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Le parlement européen lève l'immunité de Marine Le Pen

Le Parlement européen a levé l'immunité parlementaire de Marine Le Pen dans l'enquête sur la diffusion de photos de Daesh, sur son compte Twitter.

Le Parlement européen a approuvé jeudi la levée de l'immunité parlementaire de la dirigeante d'extrême droite Marine Le Pen, réclamée par la justice française qui lui reproche d'avoir diffusé des images d'exactions de Daesh sur son compte Twitter.

Cette levée, à effet immédiat, ne concerne que cette enquête et pas celle sur des soupçons d'emplois fictifs d'assistants de députés de son parti Front national au Parlement européen, dans laquelle la cheffe de cabinet de Marine Le Pen, candidate à la présidentielle française, a été mise en examen.

"Je pense que le résultat est clair: une grande majorité est pour la levée d'immunité", a déclaré Dimitrios Papadimoulis (GUE, extrême gauche), qui présidait les débats, à l'issue d'un vote à main levée des eurodéputés. Cette levée d'immunité était demandée par le parquet de Nanterre (région parisienne), qui a ouvert une information judiciaire à l'encontre de Marine Le Pen pour "diffusion d'images violentes".

"Parallèle ignoble"

En décembre 2015, la présidente du FN avait diffusé trois photos sur Twitter avec le texte "Daesh c'est ça!": un homme vêtu d'une combinaison orange sous les chenilles d'un char, un homme vêtu de la même manière enflammé dans une cage et un corps d'homme décapité avec la tête posée sur le dos. 

Elle entendait protester contre le "parallèle ignoble" effectué, selon ses propos, par le journaliste vedette du groupe BFMTV et RMC, Jean-Jacques Bourdin, entre Daesh et le Front national.

"Je suis députée, je suis dans mon rôle quand je dénonce Daesh", a-t-elle estimé jeudi matin sur la chaîne de télévision LCP, avant le vote en plénière, dénonçant "une enquête politique".

Une autre convocation de la police repoussée

Convoquée par un juge d'instruction en avril 2016, elle avait refusé de s'y rendre, invoquant son immunité parlementaire. Marine Le Pen a récemment repoussé une autre convocation, de la police, cette fois-ci dans l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs concernant plusieurs assistants parlementaires d'eurodéputés du Front national.

Une information judiciaire a également été ouverte contre le député apparenté FN Gilbert Collard, qui avait lui aussi tweeté une image violente ce jour-là, pour la même raison. Mais le bureau de l'Assemblée nationale française a rejeté le 22 février une demande de levée de son immunité, jugeant la requête de la justice pas "suffisamment précise".

G.D. avec AFP