Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Le capitalisme français cherche encore son Mark Zuckerberg

Les 70 premiers groupes cotés en Bourse affichent 137 ans d’âge moyen. Et les rares nouveaux porte-drapeaux sont souvent tentés par les Etats-Unis. Retrouvez le quatrième volet de notre série « Au coeur du capitalisme français ».

Par  et

Publié le 02 mars 2017 à 11h22, modifié le 02 mars 2017 à 11h56

Temps de Lecture 6 min.

Article réservé aux abonnés

Vous aussi, faites le test. A votre avis, quel est l’âge moyen des grands groupes français ? Ont-ils été créés il y a trente ans, cinquante ans, un siècle, plus longtemps encore ? La réponse a de quoi surprendre : en moyenne, les 70 premiers groupes français cotés en bourse ont… 137 ans ! Tel est le résultat des calculs effectués par Nicolas Lorach pour France Stratégie, l’ex-Commissariat au Plan, et Le Monde.

Le capitalisme français a quelque chose d’un peu fossilisé. Le pays s’appuie toujours sur un petit nombre de champions nationaux, suivis de près par l’Etat. Beaucoup d’entre eux prospèrent, à l’image de PSA qui s’apprête à mettre la main sur l’allemand Opel. Ou d’Essilor, en passe de doubler de taille en absorbant l’italien Luxottica. Mais ce noyau dur vieillit doucement sans guère se renouveler. Au début des années 2000, l’âge moyen des ténors français n’était que de 104 ans.

En tête du cortège arrive Saint-Gobain, vénérable compagnie fondée par Colbert en 1665, qui avance lentement mais sûrement. Suivent les grands anciens issus des révolutions industrielles du XIXe siècle, les Vivendi (ex-Générale des eaux), Schneider, Legrand, etc., puis les pionniers de l’automobile, désormais plus que centenaires, les poids lourds nés dans l’entre-deux-guerres (Total, Publicis…) et toutes les entreprises qui ont fleuri durant les « trente glorieuses », ces années de consommation de masse : Bouygues, Carrefour, Accor, Pernod Ricard, JCDecaux, Airbus… Depuis, peu de groupes créés ex nihilo ont percé, sinon SFR (1986), Eurofins Scientific (1987) et Iliad (1990).

Un club ultrafermé

La situation est très différente aux Etats-Unis. L’âge moyen des 150 premières capitalisations américaines y atteignait 91 ans en 2015, soit une quarantaine d’années de moins que les groupes équivalents en France. L’écart entre les deux côtés de l’Atlantique a doublé en quinze ans. Sur les dix premières valeurs américaines, cinq sont d’anciennes start-up : Apple, Google-Alphabet, Microsoft, Amazon et Facebook. Deux ont moins de vingt ans.

Le classement des fortunes professionnelles établi par le magazine Challenges témoigne également de ce capitalisme français comme pétrifié. Depuis des décennies, les premières places restent trustées par les familles Bettencourt, Arnault, Mulliez, Dumas-Hermès, Dassault, Pinault… Parmi les 15 plus riches capitalistes actuels, dix appartiennent depuis plus de dix ans à ce club ultrafermé. En une décennie, un seul a émergé : Patrick Drahi, qui s’est construit un petit empire des télécoms et des médias autour d’Altice, SFR, Libération, L’Express, etc.

Il vous reste 70.62% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.