Publicité

Sondage : Fillon et Hamon en difficulté à sept semaines de la présidentielle

+ VIDEO - EXCLUSIF + DOCUMENT - Distancé par Marine Le Pen et Emmanuel Macron, le candidat de la droite ne dépasse pas 19 % des intentions de vote dans le dernier baromètre Elabe-« Les Echos ». Le porte-drapeau du PS recule à 12,5 % et fait jeu égal avec Jean-Luc Mélenchon.

Par Pierre-Alain Furbury

Publié le 2 mars 2017 à 14:54

A , aucun des deux traditionnels partis de gouvernement n’est donné qualifié au second tour. Marine Le Pen et Emmanuel Macron s’ancrent en tête des intentions de vote, selon le dernier sondage Elabe pour « Les Echos » et Radio classique. François Fillon comme Benoît Hamon sont à la traîne.

Le Pen bien installée en tête au premier tour

La pression judiciaire qui s’accentue autour de Marine le Pen n’y change rien. La présidente du Front national caracole toujours en tête du baromètre Elabe. « Ancrée à de très hauts niveaux », selon Yves-Marie Cann, le directeur des études politiques de l’institut de Elabe. Elle y est créditée de 27% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle, soit le même score qu’il y a un mois.

Publicité

A sept semaines à peine du scrutin, sa qualification au second tour apparaît plus que probable. Elle a 3 points d’avance sur Emmanuel Macron, 8 points sur François Fillon. Et son électorat est particulièrement mobilisé : 80% des Français qui disent aujourd’hui vouloir voter pour elle affirment être « sûrs de leur choix ». Aucun autre candidat ne fait aussi bien. Elle rassemble sur son nom plus de quatre ouvriers sur dix (42%).

Macron « solidifie son socle »

Le candidat d’En Marche, qui a présenté ce jeudi son programme, n’est toujours pas en tête au premier tour, comme il rêve de l’être. Mais si l’élection se tenait ce dimanche, il serait le prochain locataire de l’Elysée. Avec 24% des voix au premier tour, Emmanuel Macron se qualifierait aisément pour le second et l’emporterait avec 62% face à Marine Le Pen. Il a progressé de 1 point en un mois.

Aujourd’hui, il n’est plus le candidat qui a l’électorat le plus volatile. 53% d’entre eux se disent « sûrs de leur choix », contre 49% pour les électeurs de Benoît Hamon. « Son socle est en train de se solidifier », analyse Yves-Marie Cann, le qualifiant de « candidat attrape-tout », tant « il arrive à transcender le traditionnel clivage droite-gauche » : il récupère 43% des électeurs de François Hollande en 2012, 50% de ceux de François Bayrou et 20% de ceux de Nicolas Sarkozy. Un tiers des électeurs « CSP + » voteraient pour lui, contre 16% des ouvriers.

Fillon sous la barre 20%

Empêtré dans l’affaire de l’emploi présumé fictif de son épouse ( il sera convoqué le 15 mars par les juges en vue d’une mise en examen), l’ancien Premier ministre est en grande difficulté dans l’opinion. S’il ne s’effondre pas, le candidat de la droite, jadis le grandissime favori pour succéder à François Hollande, n’est crédité que de 19% des voix. Soit 1 point de moins qu’en février et 7 points de moins qu’en janvier.

C’est la première fois dans notre baromètre qu’il passe sous les 20% (sans la candidature de François Bayrou, officielle depuis que le président du Modem a rallié Emmanuel Macron). Et l’écart avec le fondateur d’En Marche est désormais significatif : 5 points de retard, contre 3 points il y a un mois. François Fillon ne rassemble que 61% des électeurs de Nicolas Sarkozy en 2012 (20% se portent sur Emmanuel Macron et 15% sur Marine Le Pen).

Un tiers des 1.500 personnes sondées par Elabe ont été interrogées après la déclaration du candidat mercredi, dans laquelle il a annoncé sa prochaine convocation par les juges et crié à l’« assassinat politique ». Cela n’a pas encore fait bouger les lignes, selon Yves-Marie Cann. Pour lui, « François Fillon paie très cher les accusations dont il fait l’objet et le poison du doute qui s’est installé dans l’esprit des électeurs de droite et du centre. Il a toujours un socle mais insuffisant pour se qualifier. L’enjeu, pour lui, sera de l’élargir. Mais le risque, c’est que sa contre-attaque vis-à-vis de la justice crispe une partie de l’électorat de droite modérée ».

La cote d’alerte pour Hamon

Sa victoire à la primaire, à la fin janvier, lui avait donné une dynamique. Mais le mois qui a suivi, dominé par les discussions d’appareil avec Yannick Jadot (qui, après accord, a retiré sa candidature) et un pas-de-deux voué à l’échec avec Jean-Luc Mélenchon (qui est resté dans la course), ne lui a pas profité, loin s’en faut. Benoît Hamon n’est crédité que de 12,5% des intentions de vote par Elabe, contre 17% il y a un mois.

Alors qu’il le devançait de 7 points après la primaire, le porte-drapeau du PS fait aujourd’hui jeu égal avec Jean-Luc Mélenchon (en progression de 2,5 points sur un mois). « Ce qui pénalise très fortement Benoît Hamon, c’est qu’il ne récupère que 32% des électeurs de François Hollande. L’électorat socialiste est fracturé », souligne Yves-Marie Cann.

Le coup est rude pour le candidat du PS, qui doit faire face à un mouvement de fronde de l’aile droite du parti. Une aile droite inquiète de l’orientation de sa campagne et pas mécontente, au passage, de lui rendre la monnaie de sa pièce en cette fin de quinquennat. Il faut toutefois noter que le score de Benoît Hamon varie énormément selon les baromètre : il est à 16 %, par exemple, dans le dernier sondage quotidien OpinionWay-ORPI pour « Les Echos » et Radio classique.

Publicité

Vidéo : Sondage Elabe - Fillon et Hamon en grande difficulté

Sondage réalisé du 28 février au 2 mars, par Internet, auprès d'un échantillon de 1.507 personnes, selon la méthode des quotas.

POUR EN SAVOIR PLUS :

DOCUMENT L'intégralité des résultats

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

qfkr8v3-O.jpg

La baisse de la natalité est-elle vraiment un problème ?

Publicité