Teddy Pellerin (D) et Mathieu Jacob, cofondateurs de Heetch, quittant le tribunal, à Paris le 2 mars 2017

Teddy Pellerin (D) et Mathieu Jacob, cofondateurs de Heetch, quittant le tribunal, à Paris jeudi.

afp.com/GABRIEL BOUYS

Pour avoir entretenu la "précarisation" et l'"angoisse" des chauffeurs de taxi, la start-up de transport entre particuliers Heetch a été lourdement condamnée, jeudi, par le tribunal correctionnel de Paris. A la sortie de l'audience, l'un de ses deux fondateurs, Teddy Pellerin, a prévenu, sonné, que l'application internet serait "suspendue" mais que ce n'était "pas la fin de Heetch".

Publicité

LIRE AUSSI >> La start-up Heetch condamnée à verser plus de 441 000 euros aux taxis

"Aujourd'hui, nous devons mener un combat pour faire évoluer la législation", a expliqué Teddy Pellerin au Monde. "La Commission européenne encourage les Etats membres à créer un seuil annuel unique [de revenus] pour distinguer amateurs des professionnels. Les Etats-Unis, la Chine, l'Australie, la Belgique et de nombreux autres pays ont déjà franchi le pas."

"Manifestation virtuelle"

La jeune pousse, encore déficitaire mais qui bénéficie du soutien discret de quelques grands noms de l'économie française, comme Xavier Niel via la société Kima Ventures, ou le groupe Mobivia (Norauto, Midas), appelle désormais les utilisateurs de son application à se mobiliser, en participant à leur "manifestation virtuelle".

Reconnus coupables jeudi, notamment, de complicité d'exercice illégal de la profession de taxi, les deux fondateurs de Heetch, Teddy Pellerin et Mathieu Jacob, devront ensemble débourser plus d'un demi-million d'euros. Sans compter une amende de 200 000 euros dont 150 000 euros avec sursis pour la société et 10 000 euros d'amende, dont la moitié avec sursis, pour chacun des dirigeants.

LIRE AUSSI >> "C'est le procès de Heetch ou celui de la jeunesse?"

Publicité