Inde: lutte contre l'exploitation sexuelle dans l'Etat d'Assam

Avec notre correspondant à New Delhi,  Antoine Guinard

Frappées par des inondations à répétitions, un taux de chômage élevé et confronté à un climat d'insécurité alimenté par des groupes séparatistes armés, les régions rurales de l'Assam sont devenues une cible idéale pour les trafiquants.

Selon les chiffres officiels, près de 1 500 personnes ont été leurrées par les trafiquants en 2015 dans cet Etat excentré du nord-est de l'Inde, soit 22% de la totalité des cas recensés dans le pays cette année-là.

L'Assam compte également le plus grand nombre d'enfants trafiqués : 1 317, soit 38% des cas sur l'ensemble du territoire indien. Les ONG qui travaillent sur place estiment que ces chiffres pourraient en réalité ne correspondre qu'à la moitié du nombre de victimes. De nombreuses familles hésitent en effet souvent à faire appel à la police, craignant de s'empêtrer dans des imbroglios judiciaires interminables.

Les filles sont deux fois plus nombreuses que les garçons. Issues de familles pauvres, elles sont souvent contraintes à la prostitution, après avoir été emmenées loin de chez elles dans les grandes métropoles du pays, appâtées par la promesse d'un emploi lucratif ou d'une éducation meilleure. Il y a deux ans déjà, le Prix Nobel de la paix Kailash Satyarthi, qui a consacré sa vie à la défense du droit des enfants, avait exhorté le gouvernement de l'Assam à agir pour lutter contre ces exploitations de plus en plus alarmantes.