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Irak

Raids aériens, combats, armes chimiques, charniers: Mossoul marqué à jamais

Des dizaines de milliers de civils fuient l'ouest de Mossoul, en Irak. Dans cette partie de la ville se déroule une intense bataille entre les forces irakiennes et le groupe Etat islamique. En reculant, les jihadistes laissent derrière eux les traces de leurs exactions. Ainsi, au sud de Mossoul, un site récemment libéré a probablement été le lieu d'exécutions de masses. L'ONG Human Rights Watch dénonce aussi l'usage d'armes chimiques.

Des déplacés irakiens réunis à l'écart des combats, alors que la bataille pour le contrôle de Mossoul-Ouest bat son plein.
Des déplacés irakiens réunis à l'écart des combats, alors que la bataille pour le contrôle de Mossoul-Ouest bat son plein. REUTERS/Zohra Bensemra
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Cette semaine, des civils irakiens n'ont cessé de fuir Mossoul - 45 000 au total, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Et certains ont été hospitalisés dans la région après avoir inhalé des gaz toxiques. Pour Belkis Wille, de l'organisation de défense des droits de l'homme HRW, les armes chimiques font partie de l'arsenal du groupe Etat islamique.

« La bataille dans l’ouest est beaucoup plus dangereuse pour les civils que dans l’est, explique la militante, qui se trouve actuellement dans le nord de l'Irak. Rester dans l’ouest de Mossoul avait peut-être une raison stratégique aux yeux de Daech, pour se protéger. Il y a des attaques sur des civils. Il y a beaucoup de civils qui ont été tués dans les derniers jours. Et l'on voit aussi des signes d'attaque chimique»

Il est impossible pour Human Rights Watch de vérifier la véracité ces attaques chimiques mais l'organisation était a déjà « travaillé sur des attaques chimiques de Daech dans d’autres endroits, et on voit que c’est à peu près la même chose », rappelle Belkis Wille. « On sait très bien que Daech a beaucoup d’ateliers pour fabriquer des armes chimiques » et même si « plusieurs ateliers ont été bombardés par la coalition, il [en] reste toujours pour fabriquer ces armes. »

Un homme, en panique, avec sa fille apeurée dans une main, fuit les secteurs sous contrôle du groupe EI et se rue vers les forces spéciales irakiennes. Mossoul, le samedi 4 mars 2017.
Un homme, en panique, avec sa fille apeurée dans une main, fuit les secteurs sous contrôle du groupe EI et se rue vers les forces spéciales irakiennes. Mossoul, le samedi 4 mars 2017. REUTERS/Goran Tomasevic

HRW enquête sur un charnier au sud de la ville de Mossoul

En reculant, les jihadistes laissent derrière eux d'autres traces d'exactions. Ainsi, au sud de Mossoul, un site récemment libéré par les forces irakiennes a probablement été le lieu d'exécutions de masses. L'endroit est appelé Khasfa, « le gouffre » par les habitants de la région. HRW enquête sur ce charnier présumé.

« Après la prise de Mossoul par Daech en 2014, le groupe a commencé à utiliser cet endroit pour tuer des soldats irakiens, des policiers, des gens qui ont travaillé avec le gouvernement, relate Belkis Wille. J’ai parlé avec des gens qui ont vu des exécutions, et qui m’ont dit que l’odeur, après des mois, était terrible. Après ça, Daech a arrêté d’utiliser cet endroit et ils ont couvert tous les corps. »

« On a acheté beaucoup de photos satellites, on a vu qu’entre mai 2015 et juin 2015, tout d’un coup, ce trou était fermé », poursuit la militante. Il est difficile d'avancer une estimation du nombre de personnes qui auraient pu être exécutées et enterrées dans le charnier, des chiffres différents circulent prévient-elle, mais certains de ses informateurs « ont entendu qu’il y avait 4 000 personnes qui avaient été tuées et laissées dans ce trou. »

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