Partager
Présidentielle 2017

François Fillon : on ne va pas pouvoir "voler leur vote aux Français"

"Mon examen de conscience, je l'ai fait", a déclaré le candidat de la droite après avoir fait état d'erreurs commises, dans l'affaire des emplois potentiellement fictifs de membres de sa famille.Ce soir sur France 2, il a maintenu sa candidature. Malgré les nombreuses défections de ses "amis" politiques.

2 réactions
François Fillon le 5 mars au Trocadéro devant ses partisans. 

François Fillon le 5 mars au Trocadéro devant ses partisans.

Thomas SAMSON / AFP

C'était une journée cruciale pour François Fillon. Il l'a clôturée sur le plateau du journal télévisé de France 2. Après avoir plutôt bien réussi à mobiliser ses troupes place du Trocadéro, c'est un François Fillon plus serein, rasséréné par ses partisans rassemblés sous une pluie battante, qui a répondu aux questions de Laurent Delahousse. Ce rassemblement, "il devait démontrer que dans une crise politique, le peuple était derrière son candidat". Et pour Fillon, l'affaire est faite, il ne retirera pas sa candidature, s'appuyant sur les "200.000 Français" venus "lui apporter son soutien". Alors qu'une trentaine d'élus du Grand Est vient encore de le lâcher ce soir, dans une tribune publiée par les Dernières nouvelles d'Alsace, alors que le comité politique des Républicains a été avancé à demain soir, 18H00, il reste ferme: "On ne va pas pouvoir leur voler leur vote (à ces français), par des petits arrangements en coulisses". Il y reviendra plusieurs fois sur France 2, pour ironiser sur ses amis politiques "qui sont déjà partis plusieurs fois", et qui reviendront, ou ces manoeuvres de couloirs. 

Adoptant un ton plus modéré que lors de ses dernières interventions, François Fillon a reconnu des "erreurs". Mais "malgré les erreurs que j'ai commises (...), les Français pensent que mon projet est le seul qui peut permettre le redressement national".  Il en est convaincu, il n'y a toujours pas de plan B, ou d'issue de secours avec Alain Juppé: "Il y a une chose que je constate, c'est qu'il n'y a pas d'alternative. Personne ne peut m'empêcher d'être candidat. (...) C'est ma décision, et cette décision, elle a été confortée par le rassemblement populaire" de ce dimanche. Et "ce ne sont pas des Présidents de région", ou d'autres élus qui viendront trancher à sa place. Ses alliés sont prévenus: retirera-t-il sa candidature: "La réponse est non". Malgré les multiples abandons de sa famille politique. Quelques minutes après cet entretien, Alain Juppé tweetait, et donnait rendez-vous demain matin à 10H30. Sans en dire plus. Le feuilleton effroyable qui déchire la droite continue. 

Le candidat de la droite, plus isolé que jamais, avait organisé ce dimanche au Trocadéro à Paris un rassemblement où il a réuni des milliers de partisans. L'ex Premier ministre, qui a pris la parole à 15 heures, avait connu la veille une journée mouvementée durant laquelle il a tenu un meeting à Aubervilliers alors qu'au même moment le parti Les Républicains a annoncé dans un communiqué la convocation de son comité politique lundi, 24 heures en avance, "pour évaluer la situation". Dimanche matin, il a reçu le soutien public de sa femme, Penelope, qui a pris la parole pour la première fois depuis depuis que l'affaire a éclaté, il y a 40 jours.

Revivez cette journée durant laquelle le candidat de la droite s'en est remis à ses partisans ainsi qu'aux responsables de la droite et du centre lors de son discours prononcé au Trocadéro.

16h30. Voici ce qu'il faut retenir du discours de François Fillon

Durant son intervention devant plusieurs milliers de personnes, François Fillon n'a pas dit clairement s'il comptait aller jusqu'au bout de sa campagne ou non. "Mon examen de conscience, je l'ai fait", a-t-il dit après avoir fait état d'erreurs commises, notamment dans sa communication depuis les premières révélations dans l'affaire des emplois potentiellement fictifs de membres de sa famille.

"Aux hommes politiques de mon camp je dirai à présent ceci : il vous revient maintenant de faire le vôtre. Laisserez-vous les passions du moment l'emporter sur les nécessités nationales?", a encore déclaré le vainqueur de la primaire. "Laisserez-vous les intérêts de factions et de carrière et les arrière-pensées de tous ordres l'emporter sur la grandeur et la cohérence d'un projet adopté par plus de quatre millions d'électeurs ? Vous laisserez-vous dicter par l'écume des choses ce choix décisif qu'une part de notre peuple a remis entre vos mains", a poursuivi l'ex-Premier ministre.

Il a également fustigé "la désertion assumée sans honte et aussi sans orgueil" dans une allusion transparente aux nombreuses défections dans son camp depuis qu'il annoncé mercredi qu'il serait peut-être mis en examen à la mi-mars.

16h10. "Mon examen de conscience je l'ai fait"

François Fillon a également affirmé qu'il avait fait son propre "examen de conscience" et qu'il revenait désormais à ceux de son "camp" de "faire le leur". "Laisserez-vous les intérêts de factions et de carrière et les arrière-pensées de tous ordres l'emporter sur la grandeur et la cohérence d'un projet adopté par plus de quatre millions d'électeurs? (...) Je continuerai à dire à mes amis politiques que ce choix à la fois leur appartient et ne leur appartient pas", a-t-il lancé de façon sibylline, rejoint sur la tribune, à la fin d'un discours d'une demi-heure, par son épouse Penelope, drapeau tricolore à la main.

15h42. "Lorsqu'on est honnête, il est difficile de faire face à une telle campagne"

"Je dois écouter cette foule immense qui me pousse vers l'avant mais je dois aussi m'interroger sur ceux qui doutent" affirme-t-il aussi. "Lorsqu'on est honnête, il est difficile de faire face à une telle campagne". François Fillon critique aussi ceux qui fuient le navire et affirme être la victime d'une "chasse à l'homme".

15h35. "Je vous dois des excuses dont celle de défendre mon honneur" affirme Fillon

"Mes chers compatriotes, ils pensent que je suis seul, ils veulent que je sois seul. Est-ce que nous sommes seuls" déclarent-ils en préambule. "Vous êtes une certaine idée de la France, une idée éternelle (...). Je vous dois des excuses dont celle de défendre mon honneur. Vous êtes la France des cathédrales, des sans-culottes, la France qui oppose aux terroristes sa force morale et sa force militaire." ajoute-t-il. 

15h20. Bruno Retailleau affirme qu'il y a 200.000 personnes

Le chef de file des sénateurs LR et président de la région Pays de la Loire, Bruno Retailleau, actuellement à la tribune, a affirmé que 200.000 personnes étaient rassemblées place du Trocadéro, soit autant que lors du meeting de Nicolas Sarkozy en 2012. Une estimation à prendre toutefois avec des pincettes, selon des journalistes présents sur place ils seraient tout au plus 70.000.

15h. Un autre rassemblement se tient place de la République

Un rassemblement se tient à la même heure place de la République à Paris contre la corruption des élus. Le rassemblement "Stop Corruption des élu-e-s" avec concert de casseroles était programmé avant l'annonce mercredi de celui organisé par le comité de campagne du candidat de la droite. Mais pour l'instant, il n'y pas grand monde...

14.50. François Fillon prendra la parole à 15h30.

Le candidat de la droite prendra la parole à 15h30 indique son équipe. Selon plusieurs journalistes présents sur place, un peu plus de 5.000 personnes sont rassemblées au Trocadéro.

14h45. Les fidèles de Fillon arrivent

Plusieurs milliers de manifestants commençaient à arriver dimanche en début d'après-midi, sous une pluie battante, place du Trocadéro à Paris où est organisé le rassemblement de soutien à François Fillon, candidat de la droite à la présidentielle. Les manifestants devaient franchir un barrage filtrant formé par deux camionnettes où étaient distribués drapeaux français, parapluies et capes en plastique. "Fillon, tiens bon!", "On va gagner", "Fillon président", pouvait-on entendre, alors que les gens s'abritaient sous les auvents des commerces ou sous l'entrée du Musée de l'Homme.

14h40. Frigide Barjot est présente au Trocadéro

14h15. Juppé et Sarkozy se sont parlés samedi soir

Alain Juppé et Nicolas Sarkozy se sont parlés samedi soir pour étudier "les sorties de crise" autour de la candidature de François Fillon à l'élection présidentielle, a indiqué l'entourage du maire de Bordeaux à l'AFP. L'entourage de l'ancien président de la République a confirmé la conversation, sans faire davantage de commentaires, moins d'une heure avant le début du "grand rassemblement" en soutien à François Fillon, place du Trocadéro à Paris.

14h. Estrosi lâche lui aussi Fillon

Christian Estrosi a annoncé dimanche qu'il allait proposer sous peu, avec d'autres cadres des Républicains, une "initiative" destinée à sortir la droite de la crise ouverte par les ennuis judiciaires de François Fillon, pour l'heure candidat à la présidentielle d'avril-mai. Ce "sarkozyste" historique, qui juge les chances du vainqueur de la primaire de novembre 2016 définitivement compromises, a déclaré par la même occasion qu'Alain Juppé pourrait être le meilleur recours en cas de "plan B".

13h45. Fillon au 20h de France 2 ce soir

François Fillon participera ce dimanche au journal de 20h00 de France 2. L'entourage de l'ex-Premier ministre, que la plupart des cadres de la droite pressent de se désister en raison de ses ennuis judiciaires, n'était pas joignable dans l'immédiat pour donner des précisions sur la teneur de son intervention. Le vainqueur de la primaire de novembre 2016 a par ailleurs annulé sa venue prévue lundi à l'émission matinale d'Europe 1, a annoncé l'animateur de la station Thomas Sotto sur Twitter.

12h.15. Pour l'UDI le rassemblement du Trocadéro "ne change rien"

L'affluence dimanche au rassemblement du Trocadéro en soutien à François Fillon n'aura aucune incidence sur le sort du candidat de la droite à la présidentielle, juge Jean-Christophe Lagarde, président de l'Union des démocrates et indépendants (UDI). Le numéro un du parti centriste, qui a retiré cette semaine son soutien au candidat fragilisé par des ennuis judiciaires, qualifie de "dérive" la manifestation organisée à Paris pour redonner un élan à la campagne.

Qu'il y ait foule ou pas "ne change rien, parce que la question aujourd'hui, c'est la capacité de rassemblement du candidat et pas la capacité à organiser des meetings", a-t-il estimé lors du "Grand rendez-vous" Europe 1-Les Echos-CNEWS.

11h25. Un rassemblement qui ne plaît pas à tout le monde

Dans les colonnes du Parisien ce dimanche, Jean-Louis Debré sort l'artillerie lourde contre François Fillon. L'ancien président du Conseil constitutionnel fustige à travers ce rassemblement ce qu'il perçoit comme une attaque contre les institutions. "Je suis surtout très préoccupé par ce rassemblement initialement organisé pour dresser le peuple contre la justice et la presse. Ça, c'est le propre de l'extrême droite, pas de la droite républicaine. Pauvre France… Il est temps que la classe politique se renouvelle" déclare l'ex ministre de l'Intérieur de Jacques Chirac. 

11h20. Fillon comme Sarkozy en 2012

Pour le candidat, le véritable défi est de remplir l'esplanade car son rassemblement sera sans doute comparé avec celui du candidat Nicolas Sarkozy en 2012 (200.000 personnes selon les organisateurs). 

Nicolas Sarkozy devant ses supporters au Trocadéro en 2012.

11h15. Un rassemblement crucial pour le candidat

Ce rassemblement vise à "dire aux Français : si vous souhaitez que je continue, il faut me soutenir", a affirmé samedi à BFMTV Bruno Retailleau, coordinateur de la campagne de François Fillon. "De deux choses l'une: il y a beaucoup de monde même si on annonce de la pluie, il y a moins de monde et j'imagine qu'en son âme et conscience, il pèsera le pour et le contre. C'est quelqu'un qui n'est pas du tout dans une fuite ou un aveuglement", selon ce chef de file des sénateurs LR.

11h. 45.000 personnes attendues au Trocadéro par l'équipe Fillon

"Il faut remplir la place du Trocadéro, c'est à peu près 45.000 personnes", a déclaré samedi sur franceinfo Pierre Danon, président du conseil national de la société civile de François Fillon, l'un des principaux organisateurs du rassemblement. "On a confiance, on pense que ça devrait pouvoir le faire", a-t-il ajouté, évoquant la mobilisation d'une centaine de cars venus de province. Pierre Danon en a appelé à la bonne volonté des militants. "Je lance un appel aux gens qui veulent venir nous aider au QG de François Fillon où, c'est vrai, il y a un peu de place", a-t-il souligné.

10h30. Les Républicains vont-ils "débrancher" le candidat Fillon lundi?

Pendant que François Fillon prenait la parole à Aubervilliers, le parti Les Républicains a annoncé dans un communiqué la convocation de son comité politique lundi, 24 heures en avance, "pour évaluer la situation". Ce communiqué précise que ce comité est convoqué par Bernard Accoyer, secrétaire général du parti, et Gérard Larcher, président du comité politique, tous deux très proches de l'ancien Premier ministre. Cette instance créée à la suite de la victoire de François Fillon à la primaire, réunit notamment les candidats ou représentants des candidats à la primaire de la droite et du centre de novembre 2016.

10h. Fillon joue le peuple contre les élites

François Fillon s'est posé en candidat anti-système samedi 4 mars à Aubervilliers où il tenait un meeting. "Je connais la France, ses labyrinthes, a-t-il commencé dans une salle à moitié vide où on retrouvait notamment l'ex PDG d'AXA et ami de François Fillon Henri de Castries ou encore Luc Chatel et Bruno Retailleau. Les élites sont souvent bien plus conservatrices et bien plus prudentes que les Français. Les pouvoirs se sont accoutumés à l'idée que le pays n'était pas réformable. La France est en train de sortir des radars de l'histoire. Nous ne savons même plus ce que signifie le progrès. Le peuple français n'est pas coupable, c'est tout le système qui l'est".

9h. Penelope Fillon sort de son silence et soutient son mari

Penelope Fillon s'est enfin exprimée. Accusée d'emplois fictifs, l'épouse de François Fillon, est sortie dimanche de son silence pour clamer avoir bel et bien travaillé et apporter un soutien total à son mari. "Moi, je lui ai dit qu'il fallait continuer jusqu'au bout. Chaque jour, je lui ai dit ça" mais "c'est lui qui décidera", affirme-t-elle dans les colonnes du JDD. "Il n'y a que lui qui peut être président. Être capable d'endurer ça, c'est une preuve de courage remarquable. C'est le seul candidat qui ait l'expérience, la vision, le projet et la détermination nécessaire pour diriger la France", assure-t-elle encore.

Revenant sur les accusations dont elle fait l'objet -emplois présumés fictifs comme assistante parlementaire et à La Revue des Deux Mondes- Penelope Fillon affirme avoir bel et bien effectué des "tâches très variées". "J'ai fait donner par mon avocat des documents aux enquêteurs", déclare Penelope Fillon, "des courriers avec des notations prouvant qu'ils étaient passés par moi, des échanges de mails avec les autres collaborateurs de mon mari". Mais, si elle a "retrouvé beaucoup de documents pour la période 2012-2013", elle en a "peu pour les années antérieures à 2007". "Qui garde des documents de ce genre datant d'il y a dix, quinze ou vingt ans ?", demande-t-elle.

Retrouvez ce qu'elle a déclaré au JDD, ici.

2 réactions 2 réactions
à la une cette semaine

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite TOUT savoir de l’actualité et je veux recevoir chaque alerte

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Entreprise
Politique
Économie
Automobile
Monde
Je ne souhaite plus recevoir de notifications