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Bien être au travail

Le travail de nuit affecterait la fertilité des femmes

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- - Esparta Palma - CC - Flickr

Les professionnelles portant des charges lourdes et ayant des horaires tardifs auraient moins d'ovocytes prêts à être fécondés, selon une étude américaine.

Un métier physique, et qui plus est exercé de nuit, permet moins facilement de tomber enceinte. Même avec un traitement. C'est la conclusion d'une étude publiée par la revue Occupational and Environmental Medicine, menée auprès de 473 patientes d'une clinique spécialisée dans les problèmes de fertilité, d'un âge médian de 35 ans.

Parmi les 313 patientes qui ont entrepris au moins une fécondation in vitro (Fiv), la stimulation a été moins efficace: elles avaient 14,5% d'ovocytes prêts à être fécondés en moins. Idem pour celles travaillant en soirée, de nuit ou avec des horaires variables, selon les chercheurs de la Harvard school of public health de Boston, qui avancent la perturbation de l'horloge interne comme facteur possible.

Cycles irréguliers

Les scientifiques spécifient que ces résultats ne peuvent être généralisés aux couples cherchant à concevoir sans assistance médicale. Ils précisent également que le nombre de participants à l'étude n'est pas suffisant pour exclure d'autres facteurs diminuant la fertilité. "Par exemple, il est possible que les femmes travaillant en rotation et avec des métiers physiques étaient plus pauvres et avaient donc des conditions sociales ou un régime alimentaire différent de celles avec des horaires classiques de 9h à 17h", analyse l'une des auteurs, Channa Jayasena.

Toujours est-il que ce n'est pas la première étude à pointer l'impact du travail de nuit, qui bouscule l'horloge biologique des femmes, dont les cycles menstruels deviennent irréguliers. Elles sont 80% plus nombreuses que les femmes qui travaillent à des heures régulières à consulter un gynécologue pour des problèmes de fertilité, selon une étude britannique menée auprès de 100.000 femmes.

L'alimentation entre en jeu

Car l'horloge biologique régule la température, la pression artérielle, mais aussi la production d'hormones. Il en ressort également que celles qui travaillent de nuit se nourrissent moins bien et pratiquent moins de sport. Trouver son rythme alimentaire et la rage de vaincre la fatigue pour aller courir s'avère plus compliqué en horaires décalés. Et cela joue aussi sur les fonctions reproductrices.

Rozenn Le Saint