Femmes : les meilleurs pays et villes où entreprendre

Pour une femme, mieux vaut entreprendre dans un pays anglo-saxon. C'est la conclusion d'une étude commanditée par Dell en 2015 et 2016 auprès de Ruta Aidis, de l’Université George Mason (Virginie). La chercheuse a établi un classement des pays où les femmes entrepreneures ont le plus de chance de se réussir. Dans cet index mondial de l'entrepreneuriat féminin, 31 pays sont évalués. Presque sans surprise, ce sont les États-Unis qui arrivent en tête, avec une note de 71 points. La deuxième place revient à égalité au Canada et à l'Australie (69 points). La France arrive elle en sixième position, avec 62 points. Les critères pris en compte par l'étude sont l’environnement entrepreneurial, l’accès aux ressources, le leadership et les droits des femmes, le potentiel de croissance pour les entreprises appartenant à des femmes et l’écosystème de l’entrepreneuriat féminin !

Inégalité des chances

Grâce à cet index se dessinent les politiques et stratégies les plus efficaces pour soutenir l'entrepreneuriat féminin. Ainsi, les États-Unis et l'Afrique du Sud ont mis place des politiques d’approvisionnement public basées sur le genre. La chercheuse suggère aussi que les pouvoirs publics pourraient collecter davantage de données axées sur le genre afin d’évaluer le changement de l’indice de référence. «Les gouvernements peuvent jouer un rôle clef. De nombreux états parlent de ces politiques, mais où sont-elles ? », lance Ruta Aidis. Car au-delà de ce classement, l'index met en avant de grandes tendances dépassant les différences nationales.

Les femmes ne reçoivent ainsi pas un accès équitable aux ressources; que le leadership est encore trop souvent une notion liée au genre masculin… Surtout, l’accès aux écosystèmes de capital-développement et d’innovation est toujours essentiellement axé sur les entreprises dirigées par des hommes. Ceci explique que dans 68 % des pays, les femmes pensent avoir beaucoup moins de chances de se lancer en affaires que les hommes, même si elles indiquent aussi que leurs compétences sont équivalentes à celles de leurs collègues masculins. Ainsi, constate Ruta Aidis, «même dans les pays comme le Canada et les États-Unis, si vous demandez à des gens de penser à un entrepreneur, ils penseront probablement encore à un homme.»

Paris, 9ème ville où il fait bon entreprendre pour une femme

L'étude dévoile également un classement des villes les plus enclines à soutenir les entreprises créées par des femmes. « Certaines villes en font beaucoup plus que d’autres pour encourager et soutenir les nombreuses start-up créées par des femmes, explique Karen Quintos, senior vice president de Dell. Les enseignements de l’Index WE Cities sont utiles pour passer de l’étape de la sensibilisation des législateurs et des autorités publiques à celle de l’action et réunir les conditions pour que les femmes entrepreneures aient un plus grand impact économique à l’échelle mondiale. »

Là encore, c'est une ville des États-Unis qui arrive en tête : New York, grâce à son attractivité et son soutien de l’entrepreneuriat féminin, en tête pour l’environnement opérationnel et en 5ème position pour l’environnement propice au développement. La région de la baie de San Francisco est classée n°2 globalement.  Cette région est classée n°1 dans la catégorie des talents et n°2 dans celle des capitaux et marchés, et elle arrive à la 1ère place pour l’accès aux marchés et la fréquence et la valeur des financements accordés aux entreprises créées et dirigées par des femmes entrepreneures. Londres est classée n°3 globalement, à la 2ème place pour l’accès aux marchés et à la 3ème place pour l’environnement opérationnel et les capitaux. Stockholm et Singapour terminent le Top 5 du classement global. Quid de la France ? Paris est classée à la 9ème position globalement, à la 5ème place pour l’accès aux marchés et dans la catégorie talents. Pas si mal donc, mais peut mieux faire, notamment pour l'aspect financement.

En effet, sans surprise, c'est l'accès aux capitaux qui reste la problématique n°1 des femmes entrepreneurs. C'est pourquoi le collectif #entreprendre2017, composé  d'une quinzaine de réseaux d'entrepreneurs, a présenté en janvier neuf propositions en faveur de l'entrepreneuriat. Et parmi ces mesures, une concerne spécifiquement les femmes. Afin de faire progresser le taux de femmes entrepreneurs, il est proposé que les fonds publics d’investissement en amorçage se fixent comme objectif de financer au moins 40% de projets portés par des femmes. Cet appel sera-t-il entendu ? Car si la prise de conscience est bien là, force est de constater que ce thème ne figure pas dans les propositions phares des candidats à la Présidentielle !

Index mondial de l'entrepreneuriat féminin : 

RangPays
71     Etats-Unis
69     Canada et Australie
68     Suède
65     Royaume-Uni
62     France
61     Allemagne
56     Pologne
51     Chili
49     Japon, Espagne et Jamaïque
46     Mexique
45     Pérou
44     Panama, Chine et Corée du Sud
43     Brésil et Russie
41     Afrique du Sud
40     Malaisie
39     Thaïlande
38     Nigeria
36     Turquie et Uganda
35     Ghana
29     Tunisie
24     Égypte
17     Inde
14     Pakistan
12     Bangladesh