Angoulême: la tablette tactile, un tremplin pour l’emploi
Ils attendent patiemment devant la petite tablette. La mauvaise connexion internet bloque leur progression. La formatrice prend de l’avance. «Ici, vous pouvez écrire l’adresse du chantier. Appuyez ensuite ici pour valider le lieu», indique du doigt la formatrice Sylvie Pailleaud à un salarié de l’ARU, l’Association régie urbaine. Cet employé, c’est Souto Sultanian. Dans sa vie, il a tout fait: electro-mécanicien, maçon... Expérimenté en tout, sauf en informatique. Hier, à Basseau, il était l’élève. Attentif aux explications de l’atelier. Il ne dit pas un mot. Touche l’écran avec précaution pour comprendre l’intérêt de l’application. Souto Sultanian termine son contrat de maçon-mécano à l’ARU le 16 mars. Jusqu’à cette date, il va s’activer pour trouver un emploi sur internet. Avec 17 autres salariés, il va apprendre à naviguer sur le site de Pôle Emploi, consulter ses courriels et se déplacer facilement grâce à Google Maps. Des gestes évident pour les plus jeunes. Pas pour tout le monde. Pas pour lui. «L’idée, c’est de permettre à chacun d’être autonome sur les outils numériques. Aujourd’hui, tout passe par internet pour trouver un emploi» , explique Marie Dupont, directrice de l’ARU d’Angoulême. Depuis une vingtaine d’années, l’organisme emploie des habitants de quartiers prioritaires pour les former et les réinsérer sur le marché du travail. «Les contrats durent au maximum 24 mois, à hauteur de 20 à 35 heures par semaine», précise Sylvie Pailleaud. Grâce au partenariat signé entre l’ARU et Enedis (Ex-ERDF) en décembre, elle est maintenant en charge de la nouvelle formation numérique sur tablettes de 18 des 90 salariés que compte l’association.