Varsovie met l'UE en garde concernant un autre mandat de Tusk

reuters.com  |   |  359  mots
Varsovie met l'ue en garde concernant un autre mandat de tusk[reuters.com]
(Crédits : Yves Herman)

VARSOVIE (Reuters) - Le gouvernement polonais a mis en garde mercredi ses partenaires de l'Union européenne contre une éventuelle prolongation du mandat de Donald Tusk au poste de président du Conseil européen, une hypothèse que Varsovie refuse d'envisager.

Le Conseil européen se réunit jeudi et vendredi à Bruxelles avec pour objectif d'afficher son unité, au moment où l'Union s'apprête à se séparer du Royaume-Uni. Le renouvellement du mandat de Donald Tusk y sera également abordé.

Ancien Premier ministre polonais et adversaire farouche du chef de file de la droite conservatrice polonaise au pouvoir, Jaroslaw Kaczynski, Donald Tusk voit son mandat s'achever en mai. Varsovie a proposé la semaine dernière de le remplacer par Jacek Saryusz-Wolski, député européen.

"Prolonger le mandat du président du Conseil contre la position du gouvernement de son pays d'origine va à l'encontre du principe intergouvernemental qui caractérise le travail de notre Conseil", écrit la Première ministre polonaise, Beata Szydlo, dans un courrier adressé aux autres dirigeants européens.

Elle y redit son soutien à la candidature de Jacek Saryusz-Wolski, membre de la Plateforme civique, une formation d'opposition dont est également issu Donald Tusk.

La campagne anti-Tusk menée par Varsovie paraît toutefois condamnée à l'échec. Une "écrasante majorité" de pays européens semblent déterminés à maintenir Donald Tusk à son poste, comme l'a indiqué mercredi un responsable gouvernemental allemand.

Le poste est normalement attribué à l'unanimité, mais un vote à la majorité simple est possible si nécessaire, ce qui semble se profiler, disait-on fin février à Bruxelles.

Jaroslaw Kaczynski et le Parti du droit et de la justice (PiS) accusent Donald Tusk d'outrepasser ses prérogatives par ses interventions dans les affaires intérieures polonaises, notamment lorsqu'il a critiqué en décembre la position du gouvernement, accusé de bafouer la liberté de la presse.

Il juge en outre Donald Tusk "moralement responsable" de la mort de son frère jumeau, Lech Kaczynski, dans un accident d'avion en Russie en 2010, époque où l'actuel président du Conseil européen dirigeait le gouvernement.

(Lidia Kelly, Nicolas Delame pour le service français, édité par Gilles Trequesser)