La parité au travail doit commencer à la maison

Ce n'est plus seulement dans le monde du travail mais chez elles, à la maison, que les femmes doivent mener le combat en faveur de l'égalité professionnelle avec les hommes. Voilà ce que confirme, entre les lignes, l'édition 2017 de « Femmes et hommes, l'égalité en question », vaste compilation d'études publiée hier par l'Insee, à la veille de la Journée internationale des droits des femmes. Il est encourageant de voir que les écarts de salaire, de carrière et de retraite entre les deux sexes se réduisent, certes trop lentement, mais se réduisent. Si le différentiel de salaire horaire n'est plus que de 17 % en faveur des hommes, si 42 % des cadres aujourd'hui sont des femmes, ce n'est pas seulement que les lois sociales ont changé, mais que les mentalités, dans le monde du travail, ont bien évolué. La parité n'est jamais gagnée, mais la surqualification des femmes par rapport aux hommes, dans les jeunes générations, rend assez optimiste pour les années à venir. Les jeunes diplômées, espérons-le, finiront par faire tomber plus vite qu'on ne le pense ce plafond de verre qui protège encore l'univers masculin des hauts dirigeants. Pour accélérer ce mouvement vers l'égalité, des réformes sont encore à mener au sein du monde du travail : dans le privé comme dans le public, les promotions restent trop liées à l'ancienneté, pas assez au mérite, et cela défavorise les femmes contraintes d'interrompre leur carrière pour porter ou élever leurs enfants. Il est probable, d'ailleurs, que ces interruptions, plus encore que du sexisme, expliquent les disparités professionnelles entre les deux sexes. Mais c'est aussi parce qu'elles continuent d'effectuer l'essentiel des tâches ménagères, très consommatrices de temps et d'énergie, que les femmes partent perdantes. Parce qu'elle oblige les femmes à travailler moins souvent ou moins longtemps, l'inégalité du travail à la maison est source d'inégalité du travail au bureau. Messieurs, occupez-vous du linge et passez l'aspirateur !