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Logement : double peine pour les classes moyennes

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Logement : double peine pour les classes moyennes

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Souvent exclues des aides au logement malgré des salaires modestes, elles sont dans l'angle mort des politiques du logement qui ciblent les plus pauvres et les plus aisés.

Ils ont enfin retrouvé la patate ! Parions même qu'ils ont sablé le champagne pour célébrer la bonne année 2016 et ont croisé les doigts pour que la suivante soit meilleure. Pour les agents immobiliers, les bailleurs privés et les promoteurs, la crise est finie : les transactions ont repris le rythme de 2010 ; les prix du mètre carré repartent à la hausse ; les vendeurs vendent et les acheteurs, dopés par des taux d'intérêt au plancher, achètent de tout : de l'ancien, du neuf, des appartements, des maisons… Terminées, les jérémiades des professionnels contre la loi Alur votée en 2014, et qui, en encadrant le marché comme jamais, allait forcément dissuader les investisseurs d'investir. En réalité, on n'a jamais autant bâti que l'an passé : 376 000 chantiers lancés (+ 11 %), 123 000 constructions autorisées (+ 13,8 %), 444 100 permis délivrés.

Certes, la promesse de François Hollande de construire 500 000 logements par an pendant la durée du quinquennat n'a pas été honorée, mais, « mois après mois, les résultats enregistrés témoignent d'une reprise robuste et durable du secteur de la construction », se félicitait Emmanuelle Cosse, la ministre du Logement, en décembre dernier. Après des années de vaches maigres, la Fédération française du bâtiment (FFB) table à présent sur une hausse de 3,4 % de l'activité, après + 1,9 % en 2016, et prévoit même 10 000 embauches dans le secteur. Quand le bâtiment va, tout va, dit le dicton… Si bien que la question du logement n'est qu'à peine évoquée par les candidats à la présidentielle. Ou alors leurs propositions ne frappent guère par leur nouveauté. Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon veulent mettre le paquet sur la construction de logements sociaux en déficit chronique, sécuriser les locataires et protéger les précaires. François Fillon mise à fond sur des incitations fiscales toujours plus généreuses pour encourager l'investissement dans le parc privé et veut abroger la loi Alur.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne