Anne Hidalgo accumule les déconvenues

Depuis plusieurs semaines, la maire de Paris, Anne Hidalgo a essuyé plusieurs tempêtes qui ébranlent la gauche parisienne.

 De son soutien à Vincent Peillon à l’annonce par Bertrand Delanoë de son soutien à Macron, depuis plusieurs semaines, la maire de Paris accumule les déconvenues.
De son soutien à Vincent Peillon à l’annonce par Bertrand Delanoë de son soutien à Macron, depuis plusieurs semaines, la maire de Paris accumule les déconvenues. LP/Olivier Corsan

    Mauvaise passe pour Anne Hidalgo. Depuis plusieurs semaines, la maire de Paris accumule les déconvenues… Jusqu'à ce coup de tonnerre qui a ébranlé la gauche parisienne : le ralliement de Bertrand Delanoë, à Emmanuel Macron. La veille, Anne Hidalgo, mise dans la confidence par l'ancien maire de Paris lui-même, avait pris les devants en torpillant violemment Macron. Mercredi, après l'annonce de son ancien mentor, elle est restée discrète. « Anne Hidalgo doit tout à Bertrand Delanoë… C'est un coup dur pour elle. Ce soutien l'affaiblit », glisse un élu de la majorité.

    La fuite des adjoints

    Ce n'est pas la seule tempête que la maire de Paris a eu à affronter. Il y a plus d'un mois, trois adjoints (deux PS et un apparenté) chargés des dossiers les plus stratégiques de la Ville ont annoncé eux aussi leur ralliement à Macron ainsi qu'un conseiller de Paris (ex PS). Et la semaine dernière, une conseillère de Paris (PRG) a passé le Rubicon. L'hémorragie va-t-elle continuer à gagner les rangs parisiens après la brèche ouverte par Bertrand Delanoë ? Dans l'entourage de la maire, on en doute. « L'équipe est très soudée autour d'Anne Hidalgo », assure-t-on.

    L'adjointe socialiste Pénélope Komitès que certains voyaient déjà rejoindre En Marche ! a réaffirmé son soutien à Hamon. Olivia Polski a démenti elle aussi la rumeur d'un ralliement ; et fait savoir qu'elle espérait se présenter sous les couleurs du PS sur la circonscription de l'écologiste Denis Baupin. Quant à Jean-François Martins, adjoint aux sports, il a fait le choix de résister aux sirènes de Macron. « Il veut conserver la confiance de la maire de Paris pour garder sa délégation », avance un élu. Et surtout conserver le dossier des JO. Alors, quand on l'interroge sur sa position, l'ancien MoDem s'en tire par une pirouette : « Je soutiens le Paris Saint-Germain ».

    Mais certains prédisent de nouvelles turbulences. Les Vallsistes s'interrogent. D'autres pourraient faire campagne sous les couleurs d'En Marche ! aux législatives. Une bombe à retardement pour Anne Hidalgo ?

    En attendant, la maire de Paris a déjà essuyé une série de déconvenues. Son soutien à Vincent Peillon lors des primaires de la gauche et du centre s'est soldé par un échec. Les épisodes de l'investiture pour les législatives de Myriam El Khomri dans le XVIIIe et celle de l'écologiste Cécile Duflot dans la 6e dans le cadre de l'accord Hamon-Jadot lui ont laissé un goût amer. Car elle ne voulait pas de ces candidatures à Paris.

    Et Daniel Vaillant ?

    Subira-t-elle un nouveau revers avec Daniel Vaillant qu'elle a voulu écarter de la course aux sénatoriales et aux législatives pour faire le renouvellement ? L'ancien ministre de l'Intérieur a laissé entendre qu'il pourrait bien se présenter en dissident contre Colombe Brossel, la candidate d'Anne Hidalgo…

    La maire de Paris semble ne pas en avoir fini avec cette session difficile. Michael Bloomberg, l'ancien maire de New York grâce auquel elle a été élue à la tête du C40 (réseau mondial des villes), a rencontré ce jeudi matin Macron à son QG…