La vidéo-surveillance bientôt arme anti-bouchon ?
Les réseaux de vidéo-surveillance des villes pourraient servir aussi à gérer la circulation et les transports en commun.
Sécurité bouchons même combat ! L’opérateur américain de télécom Verizon s’y intéresse de très près aux services qui pourraient se greffer sur les réseaux de vidéo-surveillance. Il a même acheté la start-up Sensity, qui a développé toute une gamme de produits pour la ville intelligente. Ils sont fondés sur l’éclairage public, « un cheval de Troie pour les entreprises qui veulent travailler avec les villes », juge, depuis San-Francisco, Stefano Landi en charge des partenariats, bien décidé à « contribuer » aux projets du Grand Paris. On peut ajouter à cette infrastructure existante des capteurs pour des communautés connectées. Ils peuvent être financés par les économies d’électricité réalisées en passant à l’éclairage LED. « Par exemple, poursuit Stefano Landi, les villes mettent beaucoup d’argent dans la vidéo-surveillance et, la plupart du temps, les images sont juste stockées et jamais vues. » Or, elles permettent aussi de compter les voitures, de déterminer leur vitesse, de mesurer la longueur de la queue à l’arrêt de bus, de gérer les feux rouges pour désengeorger une rue. Sans oublier la détection des voitures mal garées comme l’a déjà expérimenté Nice il y a quelques années. En valorisant ainsi le réseau, on peut financer d’autres services.
Connecter les réseaux
Tous les services imaginés par les start-up de la ville intelligente n’existeraient pas sans infrastructure télécom. Cisco revendique une « approche très industrielle de l’Internet des objets et de ses applications à la smart city », explique Arvind Satyam, expert « communautés connectées » chez le géant des serveurs informatiques. Mais il n’y a pas de solution universelle. Chaque ville a une histoire et des besoins différents. Il faut partir de ce qui existe, l’améliorer et le connecter. En France, des opérateurs d’infrastructures comme Suez, Vinci ou Engie ont déjà des réseaux. Inutile de les dupliquer dans un système unique quand on peut les connecter entre eux pour rendre un meilleur service aux habitants et aux entreprises. « A la Bourse, différentes compagnies font du business en se connectant sur le système de transactions, remarque Arvind Satyam. La question, c’est d’avoir une clef pour être sûr que c’est le bon utilisateur ». Cela passe évidemment par une vision politique, des standards ouverts et une réglementation.
Dominique Malécot à San-Francisco