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L’hibernation de l’ours inspire la recherche médicale

+ VIDEO. L’ours ne perd pas de masse musculaire pendant son hibernation. Des chercheurs français s’y intéressent pour lutter contre l’atrophie musculaire.

Par Sébastien Olland

Publié le 12 mars 2017 à 16:59

Ostéoporose, diabète, atrophie musculaire… l’ours développe des facultés exceptionnelles à combattre la maladie durant son hibernation. Confiné dans sa tanière pendant cinq à sept mois en fonction de son espèce - il en existe huit et certains n’hibernent pas - ce mammifère crée un mécanisme naturel d’auto défense qui intéresse grandement la science.

Comment l’ours est-il capable de passer autant de temps à jeûner et à l’arrêt sans perdre de masse musculaire ? Comment développe-t-il des capacités pour ne pas uriner et déféquer sans subir d’infections ? Comment sa température corporelle peut-elle rester stable contrairement à la marmotte dont la température peut passer de 38° à 5° en période de torpeur ? Autant de questions qui intriguent la recherche médicale.

Un facteur unique à l’ours

A l’initiative des universités de Strasbourg et de Lyon, des scientifiques français étudient actuellement la question en coopération avec la Scandinavie. Et les premiers résultats, issus d’un comparatif entre les compositions sanguines d’un même ours en hiver et en été, montrent que l’animal développe une sorte de sérum naturel durant son hibernation luttant contre la fonte de son tissu musculaire.

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En identifiant la molécule et en la synthétisant, les chercheurs pourraient exploiter ce phénomène naturel à des fins biomédicales. « Les chercheurs ont trouvé un facteur circulant dans le sang de l’ours en hibernation qui est actif sur d’autres espèces que l’ours, comme sur un rat. Avec ce facteur, on arrive à empêcher la dégradation des muscles du rat, et il n’existe que chez l’ours », explique Yvon Le Maho, écophysiologiste et directeur de recherche au CNRS.

Un enjeu considérable

L’homme perd naturellement sa masse musculaire avec l’âge ou pendant de longues périodes d’hospitalisation qui l’obligent à rester immobile. Et avec ces travaux, menés principalement sur l’ours brun en Scandinavie, l’enjeu ne consiste pas uniquement à trouver le moyen de guérir la perte de muscles chez l’homme.

Comme l’explique Yvon Le Maho, « c’est aussi la question de la pandémie de l’obésité et des problèmes cardio-vasculaires, du diabète, si on trouvait un facteur capable de conserver la masse musculaire en n’utilisant que les graisses on pourrait traiter beaucoup plus facilement l’obésité ». 35 millions d’années après les premières traces de son existence, l’ours montre qu’il a encore beaucoup à nous apprendre… et que sa survie est aussi un enjeu médical.

VIDEO - La recherche étudie l'hibernation de l'ours pour soigner l'homme

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