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Les sherpas qui murmurent à l’oreille des candidats

Les conseillers économiques des cinq grands candidats étaient interrogés, dimanche, sur Europe 1. Revue de détail des projets.

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Julia Cagé, conseillère "Economie" de Benoît Hamon

Par Guillaume de Calignon

Publié le 12 mars 2017 à 17:44

A 42 jours de l’élection présidentielle, les cinq conseillers économiques des principaux candidats étaient les invités du « Grand Rendez-vous Europe 1 - Les Echos - CNews ». Répondant aux questions des journalistes, ils ont pu développer les programmes économiques des présidentiables.

Tour d’horizon des propositions de chaque candidat.

Benoît Hamon

L’économiste Julia Cagé, conseil­lère du candidat socialiste, a défendu le projet de revenu universel qui consistera à « revaloriser tous les salaires français en dessous de 1.900 euros par mois ». Pour elle, il s’agit de « redonner du pouvoir de négociation aux salariés », même si les économistes ne s’accordent pas sur ce point. Le coût global de la mesure est estimé à 35 milliards d’euros, dont une partie prise sur le crédit d’impôt pour la compé­titivité et l’emploi (Cice), « mesure qui n’a pas fait ses preuves », selon Julia Cagé.

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Marine Le Pen

Jean Messiha, coordinateur du projet de la candidate du Front national, a tenté de rassurer sur les effets d’une sortie de l’euro, mesure phare de Marine Le Pen. S’il avoue que le nouveau franc se dépréciera de « 10 % à 15 % » et que cela « entraînera une hausse du prix des produits importés », il estime que l’effet ne se fera sentir qu’à court terme. « La dévaluation permet aussi de baisser le prix des exportations et donc de relancer les exportations », avance-t-il. Quant à une probable hausse des taux, il n’y croit pas, se disant prêt à réformer le mode de financement de l’Etat par la Banque de France. Le FN continue à présenter le retour au franc comme une mesure relativement indolore.

Emmanuel Macron

Philippe Aghion, professeur au ­Collège de France et ex-conseiller de François Hollande en 2012, est désormais proche d’Emmanuel Macron. Interrogé sur le projet du candidat qu’il soutient de verser des indemnités chômage aux personnes démissionnaires de leur poste, l’économiste a redit que « tout individu doit avoir droit à des indemnités ». « Nous allons investir pour économiser », a-t-il lancé. Emmanuel Macron va ainsi « multiplier par cinq le nombre de conseillers chez Pôle emploi pour contrôler la recherche effective d’un emploi ». Philippe Aghion a assuré que les « indemnités seront conditionnelles ».

François Fillon

Eric Woerth, ex-ministre du Budget, a promis une revue des effectifs de la fonction publique avant de supprimer 500.000 postes de fonctionnaire au cours du quinquennat. L’objectif est toujours d’actualité, même si le soutien de François Fillon dit ne pas être « dans une ­logique comptable ». « Le nombre d’emplois publics en France est bien plus important que dans d’autres pays sans que les services publics soient de meilleure qualité », selon le dirigeant des Républicains. Les fonctionnaires devront aussi travail­ler 39 heures par semaine. Et Eric Woerth a prévenu : « La hausse de la rémunération ne sera pas proportionnelle à l’augmentation du temps de travail. »

Jean-Luc Mélenchon

L’économiste Jacques Généreux a défendu la relance, telle que l’envisage le candidat de La France insoumise dans une « économie en stagnation ». Ce plan s’élève à 100 milliards d’euros, dont la moitié sera investie dans le développement durable, ce qui ne creusera pas le déficit commercial « puisque ce ne sera pas des achats de baskets chinoises », a expliqué Jacques Généreux. Les impôts augmenteront de 33 milliards d’euros et les niches fiscales, dont le Cice, seront supprimées.

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