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43 ans après l'attentat du Drugstore Publicis, le procès de Carlos s'est ouvert

Sur les lieux de l'attentat du Drugstore Publicis de Saint-Germain-des-Prés, le 15 septembre 1974. Rue des Archives/© Rue des Archives/AGIP

VIDÉO - Le Vénézuélien comparaît depuis ce lundi devant une cour d'assises spéciale pour cet attentat qui fit 2 morts et des dizaines de blessés à Paris en 1974. Ilich Ramirez Sanchez, de son vrai nom, a déjà été condamné à deux reprises à la réclusion criminelle à perpétuité pour des crimes commis en France.

Ilitch Ramirez Sanchez dit Carlos en 1975. Rue des Archives/© Rue des Archives/RDA3

Ilich Ramirez Sanchez, alias «Carlos», comparaît depuis ce lundi matin devant la cour d'assises spécialement composée de Paris. Désormais âgé de 67 ans, il s'est présenté dans le box des accusés entouré de trois gendarmes. Veste sur le dos, lunettes à monture métallique et cheveux blancs, celui qu'on surnommait «le Chacal» a ensuite décliné son identité, en se disant âgé de 17 ans, à «plus ou moins 50 ans», avant de laisser la parole à ses avocats.

Déjà condamné à deux reprises à la réclusion criminelle à perpétuité pour des crimes commis sur le sol français dans les années 70-80, le terroriste vénézuélien répond, cette fois, de l'attentat perpétré le 15 septembre 1974 au Drugstore Publicis de Saint-Germain-des-Prés. Ce jour-là, il y a presque 43 ans, un individu lance une grenade dans la galerie marchande, tuant deux personnes et en blessant 34 autres.

L'enquête sera longue et difficile puisque la première décision prend la forme d'un non-lieu, en 1983. À l'époque, le juge d'instruction estime que rien ne permet d'imputer formellement l'action sanglante à Carlos, «dont l'existence et l'identité réelle sont sujettes à caution». Considération étonnante quand on sait qu'en 1982 et 1983, le terroriste faisait pression sur le gouvernement français pour que soient libérés deux de ses complices interpellés dans la capitale.

L'homme a déjà été condamné pour les attentats commis, concomitamment, sur le sol français, dont le bilan glace encore: onze morts et quelque 150 blessés. Les parties civiles auront dû batailler ferme pour obtenir le procès qui s'ouvre ce lundi.

» Lire aussi - Ces survivants qui veulent regarder Carlos dans les yeux

Les témoignages directs recueillis immédiatement après l'explosion du Drugstore sont fragiles. Ceux qui seront couchés sur procès-verbal au bout de plusieurs décennies paraissent trop tardifs pour être déterminants à eux seuls. La justice s'est livrée à un patient travail de recoupements et à une plongée dans une géopolitique aujourd'hui révolue, pour dresser des connexions entre plusieurs actions terroristes (prises d'otages à l'ambassade du Japon aux Pays-Bas ou à la conférence de l'Opep, à Vienne, notamment) et, ainsi, rattraper Carlos.

L'un de ses anciens complices, un Allemand du nom de Hans Joachim Klein, a explicitement accusé le Vénézuélien - qu'il connaît sous le pseudonyme de «Johnny» - d'avoir lancé la grenade à Saint-Germain-des-Prés et de s'en être glorifié auprès de lui. Surtout, Ramirez Sanchez aurait revendiqué le crime dans un entretien accordé au journal pro-irakien Al Watan al Arabi, traduit et repris par Le Figaro Magazine en décembre 1979: «À 5h, j'envoyai deux grenades dans le drugstore Saint-Germain. Deux personnes furent tuées et trente autres blessées». Carlos a toujours nié avoir répondu aux questions d'un quelconque journaliste. Mais, coïncidence, l'un des attentats pour lesquels il a été condamné visait, en 1982, les locaux parisiens d'Al Watan, rue Marbeuf. L'accusé a également nié toute participation à la tuerie du Drugstore. C'est d'ailleurs un grand paradoxe: Carlos se présente comme «révolutionnaire de profession» et, outrageusement cabot dans le box, entend qu'on le considère comme un personnage d'importance. Alors que, dans le même temps, il affirme à ses juges qu'il n'a jamais rien fait.

Ilich Ramirez Sanchez encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu le 31 mars prochain.

43 ans après l'attentat du Drugstore Publicis, le procès de Carlos s'est ouvert

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213 commentaires
  • Željko Didier Peratović

    le

    UDBA a ordonné et organisé ses ‘assassinats, mais , à bien des égards, c’est les terroristes croates qui les ont effectués lesquels, a travers les organisations de Carlos Ramirez, et quelques-uns des hauts placé probablement directement, lié au KGB. Ainsi le MIC (HDP) a éliminé de la scène les émigrés qui étaient leurs concurrents, et se présenta comme le seul combattant capable contre la Yougoslavie, mais aussi contre l’incapable Occident qui cherche la préservation ou la création d’une troisième Yougoslavie. D’autre part, les terroristes de MIC, pendant un certain temps, ont été doublement resserré: par le service allemand et par Carlos, ce qui a pour conséquence de ne pas faire du « mal » en Allemagne, mais aussi pendant les Jeux Olympiques d’hiver à Sarajevo en Février 1984, qui a été inauguré par le Président de la Présidence de la RSFY, Mika Špiljak. La Yougoslavie, à l’époque ne voulait pas blâmer l’URSS, qui contrôlais les terroristes, elle a laissé Weinrich partir en Syrie (aussi le fichier allemand de Carlos énumère la Syrie comme un endroit où il y avait des abris et des contacts avec le KGB), mais l’Occident non plus, avant toute l’Allemagne, et n’a pas insisté pour que l’Allemagne interrompe la pratique consistant à accepter les réfugiés DDR par le biais de leurs représentations diplomatiques en RSFY. http://45lines.com/ilich-ramirez-carlos-kgb-hdp/

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