Le logement social en Île-de-France : 500.000 personnes toujours en attente
Publié le
- Copier le lien
À quelques semaines de la Présidentielle, force est de constater que la question du logement social est loin d'être réglée. En Île-de-France, 500.000 personnes sont toujours en attente, certaines obligées de vivre chez un tiers ou dans des logements insalubres. Nous avons rencontré des familles.
Entre les prix des loyers de plus en plus élevés, les garanties à fournir pour entrer dans un appartement, et les logements sociaux en nombre toujours insuffisant : c'est pour des milliers de personnes en Île-de-France et à Paris un véritable parcours du combattant pour pouvoir trouver un logement décent. Pourtant, depuis 2009, "le logement d'abord" est devenu la doctrine officielle. Nous avons rencontré des familles en difficulté.
Anne, 54 ans, vit avec ses deux filles de 15 et 17 ans, dans 17 m2
Anne est docteur en arts plastiques. Au chômage et en situation de handicap, ainsi que ses deux filles de 15 et 17 ans. Toutes les trois vivent dans un petit appartement de 17 m2, dans le 11ème arrondissement de Paris. Pas de chauffage, pas de placard, une pièce à vivre de 9 m2, qui sert à la fois, de cuisine, de salon, de rangement, pour vivre là, au quotidien, il faut s'organiser : le four sur la machine à laver, le radiateur électrique sous l'évier, les plaques à cuisiner sur le frigo et des étagères bricolées sur les cheminées. Avec, tous les jours, la hantise d'être expulsées. "On ne peut faire aucun projet, et encore! il ne faut pas se plaindre, il y a pire, nous, on a un toît", dit Anne, dans un sourire. Elle est arrivée ici, il y a trente ans, quand elle était encore étudiante, puis, un mari, un enfant, puis deux, le mari qui s'en va et aucun moyen de trouver un autre logement. Anne est en attente d'un logement social depuis seize ans!
Hayatt, 43 ans, dans 10 m2 avec deux enfants
Hayatt vit, elle aussi, dans un petit appartement du 11 ème arrondissement. Elle partage avec ses jumeaux de 5 ans, un petit 17 m2, très coquet et propre. Sauf que la pièce à vivre ne fait que 10 m2 et qu'il faut partager avec les deux garçons de cinq ans. Le soir, elle ouvre son clic-clac, installe à côté le matelas des enfants. Une fois, tout le monde installé, on ne peut plus bouger. Si elle regarde la télé, les enfants ne peuvent pas dormir. Cela fait, maintenant sept ans que Hayatt attend un logement social. "J'ai écrit à tout le monde, même au président de la République, mais on me dit toujours d'attendre", dit-elle.
Des choses ont été faites depuis cinq ans, mais pas assez
En Île-de-France, une personne sur six seulement se voit proposer un logement social, une personne sur treize à Paris. Pour les autres, ceux qui sont en attente, il faut supporter d'habiter chez un tiers, ou de loger dans un appartement trop petit ou insalubre ou de ne pas avoir de logement du tout. Comme le dit Christophe Robert, de la Fondation Abbé Pierre, des choses ont été faites, depuis cinq ans, mais pas à la hauteur de la demande. Donc, il y a des familles plus "prioritaires que d'autres", ce qu'il appelle, la "lutte des places".
- Copier le lien
Sur le même thème
Alors que la Fondation Abbé Pierre comptabilise 12,1 millions de Français en difficulté avec leur logement, des milliers de Parisiens sont en attente d'une HLM. Au 31 mars, certains risquent l'expulsion.
Ils étaient environ 300 ce lundi 24 décembre à manifester face au ministère du logement. Un "Noël des sans logis" organisé par l'association Droit au logement.
Une petite centaine de personnes s'est réunie ce mercredi, jour de Noël, devant le ministère du Logement, avenue de Ségur à Paris, à l'appel de l'association DAL, droit au logement. Chaque année, elle se mobilise dans différents lieux de la capitale pour sensibiliser au mal logement.
Les élus communistes de Plaine Commune, qui regroupe Saint-Denis et huit communes voisines, lancent la fronde contre la politique en matière de logement de Valérie Pécresse. Ils dénoncent des baisses de financement drastiques des constructions de logements sociaux par la région.