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Nouvelle alerte sur la prise d’ibuprofène par les femmes enceintes

Déjà « formellement contre-indiquée » à partir du sixième mois de la grossesse, la prise de l’anti-inflammatoire serait nocive dès le premier trimestre pour les embryons de sexe masculin.

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Publié le 10 mars 2017 à 20h13, modifié le 11 mars 2017 à 09h49

Temps de Lecture 2 min.

Anti-inflammatoire non stéroïdien le plus utilisé en France, l’ibuprofène permet de soulager les maux de tête, la fièvre ou les douleurs.

Les dangers de la prise d’ibuprofène – la molécule présente dans le Nurofen ou dans l’Advil, par exemple – par les femmes enceintes se confirment. Déjà « formellement contre-indiqué » à partir du sixième mois de la grossesse, car susceptible de causer des atteintes cardiaques et rénales potentiellement fatales chez le fœtus ou le nouveau-né, cet anti-inflammatoire en vente libre serait également nocif dès le premier trimestre pour le futur appareil génital et reproducteur de l’enfant de sexe masculin.

C’est ce que révèle une étude internationale coordonnée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) publiée vendredi 10 mars dans la revue Scientific Reports. L’usage de l’ibuprofène au cours des trois premiers mois de grossesse « supprimerait la production de différentes hormones testiculaires, dont la testostérone, qui contrôle les caractères sexuels primaires et secondaires et la descente des testicules », alerte l’Inserm.

Anti-inflammatoire non stéroïdien le plus utilisé en France, l’ibuprofène permet de soulager des maux de tête, de la fièvre ou des douleurs articulaires, lombaires, musculaires, dentaires ou gynécologiques.

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Eviter la « psychose »

Deux séries de tests combinant l’épidémiologie et l’expérimentation in utero chez la souris, ainsi que sur des organes de souris et d’humains ont permis d’étudier les effets de l’ibuprofène sur le testicule fœtal humain. « Notre publication et deux autres publications récentes invitent à la plus grande prudence quant à l’utilisation de ce médicament lors du premier trimestre de grossesse », souligne Bernard Jégou, directeur de recherche à l’Inserm et coordinateur de l’étude, menée à l’Institut de recherche en santé, environnement et travail de Rennes.

« Si ma fille était enceinte et qu’elle me demandait si elle peut en prendre, je lui dirais d’éviter », ajoute le chercheur, qui se dit soucieux de ne pas créer de « psychose ». M. Jégou met également en garde contre le mélange de différents antalgiques : « Tout converge aujourd’hui pour dire que si on combine paracétamol, et/ou aspirine, et/ou ibuprofène pendant des périodes particulières de la grossesse, il existe un risque pour le développement de l’appareil urogénital de l’enfant. »

Des mises en garde existent déjà. Le Centre de référence sur les agents tératogènes de l’hôpital Armand-Trousseau à Paris recommande ainsi d’éviter « si possible » la prise chronique d’ibuprofène jusqu’au début du sixième mois de grossesse. Malgré cela, près d’une femme sur dix déclare en avoir pris au cours de sa grossesse, et jusqu’à trois sur dix en prendraient en automédication, rapporte l’Inserm.

A l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), on explique que le recours à l’ibuprofène au cours des deux premiers trimestres doit avoir lieu « uniquement quand c’est indispensable, à la dose efficace la plus faible et pour la durée la plus courte ». Un conseil universel qui vaut pour tous les médicaments pendant la grossesse.

Mais au vu de la nouvelle étude publiée vendredi, la question d’un durcissement de la réglementation est posée aux autorités sanitaires. « Est-ce que le signal est suffisant pour imposer des nouvelles restrictions ? C’est encore trop tôt pour le dire », explique le docteur Mahmoud Zureik, directeur scientifique de l’ANSM, qui a participé au financement de l’étude. La question devrait être débattue « d’ici à quelques mois » au niveau de l’Agence européenne du médicament.

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