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La pauvreté nuit gravement au cerveau dès la naissance

Les neurosciences confirment que les difficultés matérielles nuisent au développement cérébral dès le plus jeune âge.  Mais des interventions précoces peuvent améliorer les performances cognitives des enfants défavorisés.

Par  et

Publié le 13 mars 2017 à 17h51, modifié le 14 mars 2017 à 06h40

Temps de Lecture 11 min.

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D’études scientifiques en rapports internationaux, il n’y a plus guère de doute : les enfants sont les principales victimes de la pauvreté et leur cerveau est en péril. Dans les pays en voie de développement, ils sont 385 millions à grandir dans une « extrême pauvreté » (définie par un revenu inférieur à 1,90 dollar (1,80 euro) par personne et par jour dans un foyer familial), ­selon une récente analyse de l’Unicef et de la Banque mondiale.

Les pays dits riches sont loin d’être épargnés. Aux Etats-Unis comme en France, environ 1 enfant sur 5 vit sous le seuil de pauvreté. Soit 15 millions de petits Américains ; et 2 à 3 millions de mineurs en France. Ce dernier chiffre varie selon les sources et la définition du seuil de pauvreté. L’Insee privilégie de le fixer à 60 % du revenu médian, soit 1 700 à 2 100 euros mensuels pour une ­famille avec deux enfants de moins de 14 ans. Cet indicateur, qui recouvre des réalités très diverses, fait ­cependant débat dans la société.

En termes de santé publique, les conséquences sont lourdes. Si la mortalité infantile est en baisse dans le monde, les enfants des ­familles les plus pauvres ont un risque deux fois plus élevé de mourir avant 5 ans que ceux des foyers les plus aisés. La précarité prédispose à de nombreuses maladies physiques et mentales (complications de la prématurité, malnutrition, maladies infectieuses…), qui sont potentiellement d’autant plus sévères qu’elles se conjuguent à un moins bon accès aux soins.

Et puis il y a donc le cerveau, dont le développement peut être affecté. Certes, c’est le cas de la plupart des tissus ou organes exposés au stress et à des conditions matérielles difficiles. « Sauf qu’être équipé d’un ­cerveau performant est précisément ce dont ont le plus besoin les enfants ­issus de cette strate sociale pour ­espérer un jour accéder à l’ascenseur du même nom », soulignait la ­neuroscientifique Angela Sirigu dans nos colonnes en 2012 (supplément « Science & médecine » du 13 octobre).

Le sujet, délicat, n’est pas nouveau. Les effets délétères de la pauvreté sur les capacités cognitives et émotionnelles ont été décrits dès les ­années 1950 par des chercheurs en psychologie du développement, en sciences sociales et de l’éducation… Une nouvelle page s’est ouverte avec les approches neuroscientifiques, visant à comprendre comment un statut socio-économique (SES) défavorable influence le développement du cerveau.

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