François Fillon à Aubervilliers, le 4 mars 2017

François Fillon à Aubervilliers, le 4 mars 2017

afp.com/Martin BUREAU

La composition du pôle "Société civile" de l'équipe de François Fillon réserve décidément bien des surprises. Tandis que le candidat continue d'entretenir le flou autour de la présence de Charles Millon à ses côtés pour la campagne présidentielle, un autre nom de l'organigramme intrigue. Celui, de Samuel Lafont, désigné comme co-responsable des "réseaux sociaux" dans le document révélé sur Twitter par C Politique.

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Cette ancienne tête de liste Force Vie - mouvement de Christine Boutin - dans le Sud-Est lors des européennes en 2014 est bien connue des réseaux sociaux pour son activisme anti "mariage pour tous". Un engagement très radical qui lui vaut de voir une partie de ses anciens "tweets" exhumés à la faveur de ses nouvelles responsabilités dans la campagne de François Fillon. Et qui pourraient lui coûter sa place?

"Est-ce que je peux me marier avec mon chien alors?"

Avec plus de 85 000 tweets, c'est peu dire que Samuel Lafont, 28 ans, est hyperactif sur Twitter. Des messages essentiellement consacrés à l'actualité politique française et à son engagement - absolu - contre le "mariage pour tous" et les associations LGBT. Parmi eux, plusieurs ouvertement homophobes ont été postés au plus fort du débat sur l'ouverture du mariage aux couples homosexuels refont surface.

"Est-ce que je peux me marier avec mon chien alors?", écrit notamment le jeune homme en réaction au discours de politique générale du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault en juillet 2012.

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Exemple de tweets du co-responsable des "réseaux sociaux" du pôle "Société civile" de la campagne de François Fillon.

© / Capture d'écran Twitter @Samuel_Lafont

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Exemples de tweets du co-responsable des "réseaux sociaux" du pôle "Société civile" de la campagne de François Fillon.

© / Capture d'écran Twitter @Samuel_Lafont

Ancien de l'UNI, syndicat étudiant très à droite, Samuel Lafont est un habitué des polémiques. Comme l'avaient détaillé Le Lab et Les Inrocks, il avait été au coeur d'une intox très relayée en avril 2013 après son agression dans le métro parisien. Le collectif de la Manif pour tous avait publié un communiqué évoquant une "agression sauvage" survenue "quelques heures après des appels lancés contre lui (Samuel Lafont) sur les réseaux sociaux". De son côté, Christine Boutin avait dénoncé des violences visant le "côté hétérosexuel": "Il y a des jeunes qui ont été agressés aussi du côté hétérosexuel! [...] Naturellement je dénonce les agressions faites contre les couples homosexuels, tout comme celles faites contre les couples hétérosexuels", avait-elle lâché.

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Face à la polémique, la préfecture de police de Paris avait communiqué pour faire taire les "rumeurs" de liens entre les activités militantes de Samuel Lafont et l'agression dont il avait été victime: "Cette agression a uniquement pour origine des échanges de mauvais regards suivis d'insultes dégénérant en agression crapuleuse", avait conclu la préfecture.

"On va réagir"

Mais cette réputation sulfureuse n'a pas empêché Samuel Lafont de décrocher un poste à responsabilités dans l'"équipe bis" du candidat de la droite et du centre, celle du pôle de "Société civile". Contacté par L'Express, Pierre Danon, directeur de cette équipe et l'un des organisateurs du rassemblement de soutien à François Fillon le 5 mars au Trocadéro, promet de "réagir rapidement" si les tweets de Samuel Lafont sont jugés "incompatibles" avec son engagement auprès de François Fillon.

"Au total, une centaine de bénévoles gravitent dans ce pôle. J'avais besoin de ressources dans la partie numérique et ce jeune m'a été recommandé", explique-t-il, confirmant que l'organigramme révélé par C Politique est "un document de travail interne qui n'avait pas vocation à être diffusé plus largement". "Ce pôle est complètement déconnecté" de l'organigramme de la campagne", insiste l'ancien PDG de Numéricable qui ajoute: "Nous sommes totalement autonomes mais totalement loyaux".

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Et du côté de l'organigramme de campagne "officiel" justement, l'embarras est palpable et là-aussi on assure que le "pôle société civile", qui compte aussi dans ses rangs l'ancien allié du Charles Millon, est bien distinct de la "vraie équipe": "Ce pôle, c'est aussi un moyen d'intégrer ceux qui n'ont pas trouvé leur place dans l'équipe de campagne et ceux qui sont arrivés trop tard", explique un membre du staff du candidat "pas très emballé" par le recrutement de Samuel Lafont. "Je ne l'ai jamais vu au QG", ajoute-il.

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