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Plus de 60 % des Français sont partis en vacances en 2016

Le taux de départ global des Français a atteint 63,1 % l’an dernier, en progression de trois points par rapport à 2015, selon le dernier « baromètre » réalisé par le cabinet Raffour Interactif pour le compte de l’agence de voyages en ligne Opodo.

Par Christophe Palierse

Publié le 14 mars 2017 à 18:05

Le taux de départ des Français pour un déplacement relevant de loisirs et/ou en vacances a bondi en 2016 et le phénomène s’expliquerait par un contexte intérieur inouï avec, entre autres, la terroriste permanente et, malheureusement, l’attentat à Nice, les mouvements sociaux d’opposition à la loi El Khomri, une courte et localisée pénurie de carburants pour cause de paralysie de certains équipements pétroliers, mais aussi les inondations survenues dans le Bassin parisien.

Publié hier, le dernier « baromètre » de l’agence de voyages en ligne Opodo sur la consommation touristique des Français, réalisé - depuis 2003 - par le cabinet d’études Raffour Interactif - ses enquêteurs ont interrogé, en janvier-février, 1010 personnes de 15 ans et plus représentatives de la population -, fait ainsi état d’un taux de départ global des Français de 63,1 %, en progression de trois points par rapport à 2015, mais surtout le plus élevé depuis 2004 (63 %), le record, soit 64 %, remontant à 2003...

« Il y a eu une réaction des Français », commente Guy Raffour, le dirigeant-fondateur du cabinet éponyme, et d’expliciter : « Partir est une thérapie. On part parce que l’on a besoin de se se ressourcer, de se retrouver en famille, de se rassurer ». De fait, la dernière édition du baromètre Opodo indique que 55 % des Français partis en vacances estiment qu’il s’agit d’un « besoin vital », ce qui est là aussi un taux record. Habituellement, il tourne autour de 50 %, rappelle à ce propos Guy Raffour.

Au-delà de ce phénomène quasi existentiel, apparaît aussi une évolution significative de la consommation touristique des Français l’an dernier. Leur taux de départ en « court séjour marchand de loisir », soit un séjour de une à trois nuitées avec des prestations payantes, a fléchi de trois points par rapport à 2015, à 34 %. Cette évolution, à première vue paradoxale, s’explique toutefois par l’absence de ponts en mai l’an dernier, ainsi qu’une météo peu favorable. En outre, souligne Guy Raffour, le niveau de 2016 n’est pas moins « élevé », avec 18,1 million de Français partis pour ce type de vacances, sachant que 2015 était « un pic historique » s’agissant des courts séjours marchands de loisir. En outre, relève l’expert, 2016 a donné lieu à « un transfert de type de séjour vers un type de séjour principal long séjour marchand ». Simultanément, le taux de départ des Français en « long séjour marchand de loisirs », soit un séjour d’au moins 4 nuitées avec des prestations payantes, a en effet augmenté de cinq points par rapport à son niveau de 2015, pour atteindre 41 %, ce qui représente en volume 21,9 millions de personnes. A contrario, le taux de départ en « long séjour non-marchand » - la maison de famille par exemple - a fléchi de quatre points, à 25 %. Cette évolution contrastée entre courts et longs séjours marchands a également relevé par Opodo: selon directeur général France, Quentin Bacholle, les courts séjours représentaient ainsi 23 % de sa billetterie aérienne l’an dernier, soit une part réduite de deux points par rapport à 2015.

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L’importance du tourisme des retraités

Ceci étant, le facteur budgétaire reste au cœur de la consommation touristique. Aux dires de Guy Raffour, il y a ainsi « une différence de revenus de 514 euros entre un foyer qui part en long séjour marchand et un foyer qui part en long séjour non marchand ». De même, la dernière étude réalisée par son cabinet pour le compte d’Opodo confirme une inégalité en matière de taux de départ selon les catégories socio-professionnelles. A 80 %, le taux départ demeure ainsi le plus élevé chez les CSP+ - 16 % des Français partis en 2016 -, tout en ayant diminué de huit points par rapport à 2015. A contrario, il a simultanément bondi d’autant, à 68 %, pour les employés-ouvriers-professions intermédiaires. Ce phénomène explique largement l’augmentation du taux de départ global dans la mesure où ces mêmes catégories représentent 49 % des Français partis. Les catégories commerçants-artisans-agriculteurs y ont aussi leur part avec un taux de départ s’accroissant de six points, à 63%, tout comme les retraités (+3 points, à 52 %), les premières représentant 7 % des Français partis, les seconds un quart. On voit par là toute l’importance du tourisme des retraités, d’autant qu’ils partagent, en général, hors saisons. Par ailleurs, le taux de départ des étudiants et inactifs a fléchi de 16 points, à 43 %.

S’agissant des lieux de séjour(s) des Français, l’évolution d’une année sur l’autre est plutôt stable, sachant que la France métropolitaine constitue, traditionnellement, leur première destination. Leur taux de départ dans l’Hexagone est ainsi inchangé à 79 %, sachant qu’il atteint 66 % (+1 point) pour ceux partis « uniquement » dans la métropole. De même, le taux de départ à l’étranger et dans les DOM TOM est à l’étale, à 21 %.

Enfin, le dernier baromètre Opodo témoigne, cette année encore, la numérisation de la consommation touristique. Pour la première fois de sa création, le taux de Français partis ayant réservé et payé en ligne atteint la barre des 50 %, soit 1 point par rapport au taux de 2015, mais aussi 1,2 million de personnes de plus en l’espace d’un an. Par ailleurs, le taux des Français utilisant Internet pour s’informer lors de la préparation de leur(s) séjour(s) a été stable l’an dernier, à 77 %, sachant que 87 % des Français avaient Internet à disposition en 2016 (+2 points par rapport à 2015). « La France, qui était en retard sur les pays nordiques il y a quelques années, est arrivée à un niveau de maturité équivalent », observe à ce propos Quentin Bacholle.

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