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La Philharmonie de Paris s’est imposée dans le paysage culturel français

Le complexe musical attire toujours 1,1 million de personnes par an. Son budget de 80 millions est couvert pour moitié par ses recettes propres.

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La fréquentation de la Philharmonie de Paris est largement supérieure aux attentes.

Par Martine Robert

Publié le 14 mars 2017 à 17:26

Près de 500 concerts annoncés, 670.000 places mises en vente dont 46% à 30 euros et moins, quelque 7.000 séances éducatives proposées aux enfants, aux adultes, aux scolaires, aux individus du champ social… : les chiffres présentés par la Philharmonie de Paris pour sa saison 2017-2018 donnent le tournis. Et atteste de l’incontestable succès de l’institution située Porte de Pantin, au nord de Paris. Inaugurée début 2015 dans un climat de scepticisme quant à sa capacité à attirer un large public, elle s’est en deux ans durablement installée dans le paysage culturel français avec un grand choix de concerts et trois grandes expositions (Barbara, Daho l’aime pop, Al Musica).

« La fréquentation est largement supérieure à toutes les attentes. L’adhésion se confirme, tant de la part des spectateurs que des mécènes chefs d’entreprises ou particuliers », se félicite Laurent Bayle, directeur de cet Epic, établissement public industriel et commercial. Dès sa première année de fonctionnement, la Philharmonie I et II (ex-Cité de la Musique) accueillait 1,2 million de personnes et la grande salle imaginée par Jean Nouvel affichait un taux de remplissage de 97 %. Aujourd’hui, le rythme de croisière est à 1,1 million, dont 300.000 pour le musée.

52 % de recettes propres

Ce succès a permis d’atteindre les objectifs fixés en matière de ressources propres. Le budget de fonctionnement de 82 millions d’euros du « complexe Philharmonie » est couvert pour 52 % par ses recettes propres – dont la billetterie (14,5 millions), les recettes commerciales (10 millions), le mécénat (2,5 millions), les soutiens apportés aux orchestres d’enfants Démos (4 millions) – et pour 48% par la subvention de l’Etat (34 millions) et de la ville de Paris (6 millions). Si l’on s’en tient à la seule grande salle, l’autofinancement s’élève même à 60% tandis qu’il est plutôt de 40% pour l’ex-Cité de la Musique, davantage sollicitée pour des missions de service public. « C’est assez conforme à ce que l’on avait imaginé, mais la bonne surprise ce sont les recettes de concerts puisque l’on fait le plein », note Laurent Bayle.

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Principal mécène de la salle Pleyel que dirigeait Laurent Bayle, avant que celle-ci ne soit concédée à 3S Entertainment, le pôle divertissement de Fimalac (le holding de l’homme d’affaires Marc Ladreit de Lacharrière), la Société Générale l’a suivi à la Villette. Par ailleurs, de nombreuses fondations accompagnent les projets variés de la Philharmonie, et son patron ne ménage pas sa peine en organisant des dîners de levées de fonds des Etats-Unis à la Chine. Il lui faut obtenir de 5 à 6 millions supplémentaires pour créer d’ici à 2020 une Philharmonie des 3 à 10 ans avec un parcours interactif.

Plafond d’emplois bas

Pas de mauvaise surprise non plus du côté des coûts, que ce soit sur le prix des prestations des grands orchestres que sur le fonctionnement du bâtiment. Le contrat de maintenance avec Cofely avait été inclus pour 15 ans dans les tractations concernant la construction elle-même. En revanche le coût du plan Vigipirate, de 1 million par an, n’avait pas, et pour cause, été budgété.

Seule fausse note, le plafond d’emplois établi à 350 permanents s’avère faible pour faire tourner l’établissement. Même si tous les emplois relevant de la sécurité, de l’entretien, du nettoyage, de l’accueil, des concessions, sont sous-traités, cela pourrait à terme pénaliser le climat social.

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