Fermeture des bureaux de poste : ces commerces qui prennent le « relais »

 Depuis deux ans, les « Relais-poste » fleurissent dans la capitale. Il n’y en avait aucun en 2015. On en recense désormais 24.
Depuis deux ans, les « Relais-poste » fleurissent dans la capitale. Il n’y en avait aucun en 2015. On en recense désormais 24. LP/Infographie

    Pour récupérer votre colis ou votre lettre recommandée, rendez-vous… à la supérette du coin ! Les usagers parisiens de la Poste sont de plus en plus nombreux à être soumis à cette curieuse invitation. Les « Relais-poste » — en fait de simples guichets installés dans des commerces de proximité partenaires de La Poste — se sont en effet multipliés dans la capitale. Il n'y en avait aucun en 2015. On en recense désormais 24.

    Problème : la création de ces nouveaux « relais » (où les opérations bancaires sont impossibles) s'est accompagnée, dans presque tous les cas, de la fermeture des « vrais » bureaux de poste les plus proches. En janvier dernier, le petit bureau de la rue Tristan-Tzara, dans le nord du XVIIIe, a ainsi baissé le rideau pour être remplacé, dès le lendemain, par un guichet ouvert dans le bureau de tabac voisin.

    Et cette tendance à la fermeture ou à la transformation des établissements postaux est sans doute loin d'être terminée. Le bureau de l'île Saint-Louis (IVe) pourrait être prochainement transformé en point-relais. Celui de l'île de la Cité a déjà considérablement réduit ses horaires d'ouverture. Celui de la rue de Crimée dans le XIXe, est lui aussi condamné à brève échéance (lire ci-dessous)… « On est face à une offensive contre le service public sans précédent », résume François Auguste, animateur de la Convergence nationale des collectifs de défense des services publics.

    Ce mercredi matin, ce mouvement (qui regroupe des élus PC, Front de gauche ou EELV, des syndicats comme la CGT ou Sud-solidaire solidaire et des usagers) a lancé, depuis le parvis du bureau de Crimée, un collectif national destiné à « contrer ce désengagement de la poste ». Un site Internet ( collectifposte.org ) a même été mis en place pour recenser les bureaux menacés… « Et pour mieux organiser la lutte pour la reconquête du service public », insistent les militants du collectif.

    A la Poste, confrontée à la révolution numérique, à la diminution de l'activité courrier et à une baisse de fréquentation de ses guichets de l'ordre de 3,5 % par an, on confirme que le nombre de bureaux a bien diminué dans la capitale. 172 au 1er janvier dernier contre une quinzaine de plus il y a 5 ans. « Mais le nombre de points de contact avec la clientèle est resté le même », indique un porte-parole du groupe la Poste. « En moyenne, il y en a un tous les 400 m ! »

    Pas de quoi rassurer Nicolas Bonnet-Ouladj, chef de file des élus communiste-Front de Gauche au Conseil de Paris et président de la CDPPT : la Commission départementale de présence postale territoriale, chargée de la concertation entre la poste et la mairie. « Le PDG de la poste m'a récemment rappelé que la règlementation prévoit un point de contact pour 20 000 habitants. Une stricte application de cette règle pourrait entraîner plus de 80 fermetures dans Paris », rappelle l'élu.

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