(Agence Ecofin) - En Côte d’Ivoire, 9 des 12 broyeurs locaux ont rejeté ces deux dernières semaines 30 à 50 % des fèves de cacao en raison de leur acidité élevée. Alors que le niveau d’acides gras libres (AGL) toléré est de 1,75%, « certaines fèves possèdent une acidité comprise entre 3,4 et 5 %», indique le dirigeant d'une compagnie de broyage de cacao interrogé par Reuters. Ce taux élevé de l’acidité des fèves les rend inutilisables par les broyeurs dans la mesure où il nuit à la qualité du beurre de cacao.
D’après de nombreux experts, cette non-conformité aux standards requis est due à la saison sèche qui a limité les précipitations. A cette météorologie défavorable, s’ajoutent les mauvaises conditions d’entreposage des fèves pendant plusieurs mois. Le rejet des fèves devrait se poursuivre dans les 8 prochaines semaines en attendant que la récolte de mi- saison d’avril à septembre permette d’obtenir des fèves d’un taux d’acidité acceptable selon les exportateurs.
Si ce retour à la normale du taux d’acidité des fèves est souhaité par l’ensemble des acteurs, certains estiment qu’il demeurera un vœu pieux à moins qu’une amélioration des pluies ne soit enregistrée d’ici là dans l’est, le centre-ouest et le sud-ouest de la Côte d’Ivoire. Plus globalement, d’après les estimations, les arrivées hebdomadaires de cargaisons de cacao dans les ports ivoiriens devraient chuter de 40 000 tonnes à 20 000 tonnes durant la semaine prochaine. Cette réduction de moitié de la quantité des fèves est due, selon les exportateurs, non seulement à leur forte acidité mais aussi à leur taille réduite et au développement des moisissures.
Pour rappel, les broyeurs locaux devraient bénéficier de 400 000 tonnes de cacao durant la récolte de mi-saison de la campagne 2016/2017.
Espoir Olodo
UMA Fairs Ground, Kampala, Ouganda.