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Baby shopping

Par Henri Gibier

Publié le 17 mars 2017 à 01:01

En principe, vendre des bébés est interdit sur toute la planète. Dans les faits, en raison des énormes progrès réalisés dans le domaine de la reproduction assistée - le premier «bébé-éprouvette» remonte à 1978 -, c'est pourtant ce qui se passe. Chaque jour des enfants sont «vendus» par l'intermédiaire de cliniques de fertilité, de banques de sperme, par des femmes qui monnaient leurs ovules, ou qui acceptent d'être mères porteuses pour des tiers. Les États-Unis ne sont pas les seuls à s'être engagés massivement dans cette voie. Par rapport au nombre d'habitants, le Danemark a encore plus développé ces pratiques. Mais l'Amérique de Donald Trump est sans doute un des seuls pays au monde où le gouvernement fédéral a choisi de ne pas réglementer ce commerce très spécial. Les spécialistes du sujet, comme le professeur à la Columbia Debora L. Spar, y voient un effet paradoxal du débat sur l'avortement. Il aurait divisé les Américains avec une telle intensité que les politiques hésiteraient à rouvrir une autre boîte de Pandore. Il faut compter aussi avec la tradition du laisser-faire particulièrement forte outre-Atlantique, surtout face à l'émergence d'un nouveau marché. Celui des biotechnologies, où figurent les nouvelles techniques de fécondation, s'annonce aussi prometteur qu'Internet. La révolution numérique a bouleversé notre approche des problèmes de régulation. Il en ira forcément de même pour les biotechs. En attendant, tout est possible, ou presque, pour ceux qui ont les moyens, et le «baby shopping» bat son plein comme le montre notre enquête. C'est d'abord un problème d'éthique mais aussi un casse-tête économique: comment laisser sans contrôle un marché reposant sur des technologies qui embrouillent autant le droit de propriété.

Henri Gibier

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