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Animaux marins

Les requins à pointes noires vivent dans des "réseaux sociaux"

Des chercheurs français ont étudié une population de requins à pointes noires ce qui leur a permis de découvrir des animaux à l'organisation social bien complexe.

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Requins à pointes noires, océan Pacifique

Les requins à pointes noirs (Carcharhinus melanopterus) vivent en réseaux sociaux structurés où certains membres ont plus d'importance que d'autres.

© ARDEA/MARY EVANS/SIPA

Les requins : des grands solitaires ? Pas vraiment. Des chercheurs français et un chercheur australien affirment, dans une étude parue le 15 mars 2017 dans la revue Biology Letters, que ces animaux marins sont capables de former des réseaux sociaux robustes, ce qui leur permet de faire face aux perturbations environnementales ou humaines. Mais tous les individus n'ont pas la même importance : certains contribuent plus grandement à la survie du groupe que les autres. Les requins plus précieux le sont car ils entretiennent des liens avec de nombreux congénères, d'où un réseau devenant ainsi une sorte de squelette où repose le "clan". De cette façon, ils maintiennent la connectivité entre tous les membres ce qui assure la cohésion nécessaire pour faire face aux menaces, un peu à la manière des matriarches dans les groupes d'orques ou d'éléphants.

Les requins, des animaux qui apprennent vite et bien

Lors de l'étude du réseau social d'une population de requins à pointes noires (Carcharhinus melanopterus) au large de l'île Moorea (Polynésie française), Johann Mourier, l'un des auteurs de l'article, a pratiqué des pêches pour réaliser des mesures et prélever des échantillons (tests hormonaux et génétiques) sur ces animaux, avant de les relâcher. Mais en répétant plusieurs fois cette procédure, le chercheur s'est étonné de ne pas retomber plus régulièrement sur les mêmes spécimens.

"J'ai alors calculé leur probabilité de capture et je me suis rendu compte qu'après avoir été attrapés une première fois, ces requins avaient moins de chance de l'être à nouveau, ce qui suggère qu'ils ont retenu la leçon de leur mauvaise expérience !", explique le scientifique français à Sciences et Avenir. Des résultats qui révèlent donc les impressionnantes capacités d'apprentissage des requins à pointes noires mais aussi qui permettent de découvrir une faille des modèles écologiques de capture-recapture utilisés pour estimer les stocks de populations. En effet, ceux-ci reposent sur la condition selon laquelle chaque individu a la même chance de se faire capturer.

Apprennent-ils aux autres à ne pas se faire capturer ?

Il n'est pas encore prouvé que les requins déjà capturés servent de guide aux autres afin de leur empêcher d'être pris : "L'apprentissage social est une possibilité mais les données que j'ai ne permettent pas de démontrer réellement que les requins se transmettent l'information pour éviter de se faire capturer", tempère Johann Mourier, avant de poursuivre : "Cependant, sachant qu'ils forment des associations préférentielles avec certains de leurs congénères, l'hypothèse d'une transmission sociale est réaliste". Voici donc peut-être une nouvelle piste d'étude pour les chercheurs français.

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