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Timor Oriental

Timor Oriental: pauvreté et inégalités au cœur du scrutin présidentiel

Près de 750 000 électeurs ont été appelés aux urnes au Timor Oriental ce lundi 20 février pour désigner leur nouveau président. Coincée entre l'Indonésie et l'Australie, et indépendante depuis seulement 2002 après une vingtaine d'années de résistance face à l'invasion du voisin indonésien, cette moitié d'île est l'une des plus jeunes démocraties du monde. En toile de fond de cette élection se joue la poursuite du développement de ce pays, où les inégalités restent très fortes et où beaucoup d'habitants vivent encore sous le seuil de pauvreté.

Francisco Guterres, favori de la présidentielle, dans son bureau de vote le 20 mars 2017.
Francisco Guterres, favori de la présidentielle, dans son bureau de vote le 20 mars 2017. REUTERS/Lirio da Fonseca
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Avec notre correspondant à Dili, la capitale du Timor Oriental,  Joël Bronner

Cette fois-ci, ça devrait être son tour. Ultra favori dans la course à la présidence du Timor Oriental, Francisco Guterres, 63 ans, plus connu sous son nom de guerre Lu'olo, se présente pour la troisième fois d'affilée. Objectif : prendre enfin la tête de ce jeune pays de 15 ans, qui organise son quatrième scrutin présidentiel depuis l'indépendance.

Comme soutiens, Lu'olo peut compter sur les deux principaux partis du pays, qui se sont alliés pour l'occasion. Le Fretilin, parti historique de la lutte pour l'Indépendance, dont il est aussi le président depuis 2001 et le CNRT, parti dit de la Reconstruction, né en 2007. Dans les rues de la capitale, Lu'olo gagne en tout cas déjà largement au jeu des autocollants plaqués aux murs et qui appellent à voter pour lui.

Huit candidats

Pour l'emporter dans les urnes, il lui faudra toutefois battre sept candidats, dont son cadet António da Conceição, ancien ministre de l'Education, qui représente le Parti démocratique et qui bénéficie notamment du soutien de l'actuel chef de l'Etat.

Si le président du Timor Oriental n'a pas réellement de pouvoir exécutif, il joue néanmoins un rôle capital dans l'unité du pays. Un pays dont les principaux défis du prochain gouvernement seront de poursuivre le développement en cours et de diversifier une économie, qui repose aujourd'hui essentiellement sur des ressources pétrolières offshore, dont les gisements seront rapidement épuisés dans les années à venir.


Reportage

Dans une école aux toits de tôle et aux murs défraichis du centre de Dili, une grosse poignée de policiers veille pour éviter tout débordement lors du scrutin présidentiel.

Une heure après l'ouverture, c'est l'effervescence. Celui qui porte le numéro 2 sur une liste de huit candidats vient déposer son bulletin dans l'urne. Il s'agit de Lu-olo, le favori, icône de la résistance, soutenu par les deux principaux partis du pays. « La priorité, c'est le bien-être des habitants du Timor Oriental, déclare-t-il. Cela passe par l'amélioration du système de santé, d'éducation et d'agriculture, ainsi qu'un système économique durable, afin d'accélérer le futur développement du pays. »

Le pouce encore taché d'encre après son vote, Francisco, fonctionnaire de 31 ans, espère surtout que les plus pauvres ne seront pas oubliés par le futur gouvernement. « L'essentiel des améliorations à apporter concernent les habitants des zones rurales, ainsi que les jeunes qui manquent d'emplois, explique l'électeur. J'espère que le nouveau président prendra soin de ces gens qui en ont le plus besoin. »

Un des principaux enjeux du nouveau pouvoir sera de réinvestir l'argent du pétrole – principale richesse du pays mais dont les réserves s'épuisent – pour lutter contre le chômage de masse et diversifier une économie qui ne pourra bientôt plus compter sur les hydrocarbures.

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