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Nicola Sturgeon, la «dame de fer» d'Ecosse qui défie Londres

La première ministre écossaise, Nicola Sturgeon.

Celle que les conservateurs présentent comme «la femme la plus dangereuse du Royaume-Uni» va une fois de plus défier Londres. Le Parlement écossais, où les nationalistes sont majoritaires, doit donner son aval ce mercredi à un second référendum sur l'indépendance. Au grand dam de la cheffe du gouvernement britannique Theresa May qui s'oppose à cette initiative portée par la première ministre écossaise Nicola Sturgeon.

Alors que 62% des Ecossais ont voté contre le Brexit, la patronne du puissant Scottish National Party (SNP), le parti indépendantiste, est bien décidé à relancer le processus de rupture avec Londres pour rejoindre l'Union européenne. Et ce même si la sécession de cette région semi-autonome a été rejetée en 2014 lors d'une première consultation populaire. Le Brexit a changé la donne, rappelle Nicola Sturgeon qui estime que les Ecossais ne se laisseront pas expulser de l'Union européenne (UE) contre leur gré. Pour preuve, la cause séparatiste est en forte progression. Entre 48% et 50% des Ecossais se disent prêts à voter pour quitter le Royaume-Uni, selon de récents sondages, soit deux fois plus que lors du premier référendum. La «First minister» exige donc un nouveau référendum entre l'automne 2018 et le printemps 2019, soit juste avant que le divorce entre Londres et Bruxelles ne soit prononcé, ce qui permettra aux électeurs écossais de prendre une «décision éclairée», a-t-elle précisé. Mais Edimbourg ne peut pas organiser un scrutin sans l'accord de Londres, qui doit aussi valider ses modalités et sa date. Le bras de fer juridique et politique s'annonce donc particulièrement musclé entre les deux femmes de pouvoir.

Pas de quoi effrayer Nicola Sturgeon. Cette militante infatigable de 46 ans est prête à en découdre pour avoir gain de cause. Née en 1970 sur la côte ouest de l'Ecosse, d'un père électricien et d'une mère assistante dentaire, elle entre au Parti national écossais à l'âge de 16 ans en réaction à la politique de Margaret Thatcher. «J'ai détesté tout ce qu'elle défendait», précise-t-elle dans différentes interviews. Tout en poursuivant des études de droit à l'Université de Glasgow, elle devient membre du comité exécutif et grimpe peu à peu tous les échelons du parti. A 29 ans, elle est élue députée au Parlement écossais. Cinq ans plus tard, elle devient le numéro deux du SNP, sous la direction d'Alex Salmond.

En 2007, les indépendantistes remportent la majorité au Parlement d'Edimbourg. Elle est alors nommée vice première ministre dans le gouvernement d'Alex Salmond. Son charisme, ses compétences et sa maîtrise lors des débats électoraux lui assurent une impressionnante popularité. En 2012, la jeune femme se retrouve en charge de la préparation du scrutin sur l'indépendance de l'Ecosse accepté par David Cameron.

La victoire du non le 18 septembre 2014 lui arrache des larmes mais la propulse au sommet du pouvoir. Nicola Sturgeon succède aux deux postes détenus par le démissionnaire Alex Salmond, «son mentor, ami et collègue», selon ses termes. Elle prend la tête du SNP le 14 novembre et devient première ministre d'Écosse six jours plus tard. Cette proeuropéenne convaincue et farouche indépendantiste devient la première femme à accéder à ce poste.

Le rejet, la semaine dernière, par Theresa May de l'éventualité d'un référendum sur l'indépendance de l'Écosse avant que le Royaume-Uni ne sorte de l'Union européenne a jeté de l'huile sur le feu. Cette prise de position qualifiée de «scandale démocratique» par son homologue écossaise a précipité sa décision de demander ce mercredi au parlement écossais d'entamer les démarches afin d'obtenir une nouvelle consultation populaire.