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Il y a un an, Molenbeek devenait la "ville des terroristes"

C'est à Molenbeek que Salah Abdeslam a été arrêté il y a un an.

C'est à Molenbeek que Salah Abdeslam a été arrêté il y a un an. - Nicolas Maeterlink - AFP

Située à l'ouest de Bruxelles, la commune de Molenbeek-Saint-Jean est désormais connue par le grand public pour avoir abrité plusieurs terroristes. Un an après les attentats de Paris et de Bruxelles, les élus réclament plus de moyens pour lutter contre le phénomène de radicalisation.

Il y a un an, la ville apparaissait aux yeux du monde comme "une fabrique à terroristes". Mehdi Nemmouche, l'agresseur du Thalys, Abdelhamid Abaaoud, le présumé logisticien des attentats du 13-Novembre, mais aussi Salah et Ibrahim Abdeslam, deux des terroristes des attentats de Paris, ont tous gravité autour de Molenbeek-Saint-Jean, l'une des 19 communes de Bruxelles. C'est d'ailleurs là que l'unique survivant des commandos des attaques de Paris, Salah Abdeslam, a été arrêté le 18 mars 2016. 

Un an après l'attentat de l'aéroport de Zaventem et celui du métro bruxellois, qui ont fait 32 morts, Molenbeek-Saint-Jean n'a pas oublié. En novembre dernier, une flamme de l'espoir, protégée par une sculpture, a été inaugurée. Elle reste allumée jour et nuit en mémoire des victimes des attaques terroristes en Belgique et en France. Mais le soutien manque pour lutter contre la radicalisation.

"Une commune comme Molenbeek, qui est une commune qui a des difficultés sociales et économiques importantes, a nécessairement besoin d’aide", insiste la bourgmestre, Françoise Schepmans. "D’aide pour la sécurité mais aussi pour l’éducation, pour la prévention. Et c’est vrai que le soutien à la prévention se fait attendre."

70 individus surveillés

La Belgique est l'un des premier pays "fournisseurs" de jihadistes présents en Syrie et en Irak. En juillet 2016, les autorités recensaient 457 Belges partis, à un moment ou à un autre, combattre en Syrie ou en Irak dans les rangs de l'Etat islamique. Depuis 2014, 117 seraient revenus sur le territoire belge et 279 s'y trouveraient toujours, dénombre RTL. A Molenbeek, on n'enregistre toutefois aucun départ vers une zone de combat en 2016, relève La Libre Belgique.

Cette situation peut s'expliquer par le renfort des moyens de sécurité mis en place depuis plusieurs mois. Insuffisant pour les représentants associatifs locaux. "Ce n’est pas une radicalisation religieuse, elle est beaucoup plus dans la pensée, dans le fait de subir des injustices, dans le fait d’être discriminé", insiste Foued, éducateur, qui regrette qu'un simple couvre-feu ait été installé ou des contrôles de police renforcés.

La vigilance est de mise: plus de 70 individus sont actuellement surveillés par la police belge en raison de leur radicalisation présumée. Le chef de corps de la zone Bruxelles-Ouest, qui englobe plusieurs communes dont Molenbeek, estimait il y a quelques jours que face au phénomène du radicalisme, il y a "encore du travail au niveau prévention". Dans une interview au média DH, il insiste: l'amélioration de la situation dans la commune doit passer par l'amélioration des conditions de vie de ses habitants.
Justine Chevalier avec Edouard Dufrasne