Publicité

Un prof sur quatre prêt à rejoindre le privé

Selon une enquête de l'Unsa-Education, le "malaise est très profond". Pour les professionnels de l'enseignement, la priorité doit être donnée à un changement de management plus qu'aux créations de postes.

7742_1490270122_photo-profs.jpg
77% des enseignants sondés considèrent que leur profession a du sens (REUTERS)

Par Marie-Christine Corbier, Marie-Christine Corbier

Publié le 23 mars 2017 à 11:29Mis à jour le 23 mars 2017 à 12:54

C'est une enquête qui met à mal quelques clichés sur les enseignants. Non, "ils ne forment plus un bloc très marqué à gauche comme il y a trente ans quand on parlait de la République des instituteurs", montre le baromètre annuel de l'Unsa-Education publié ce mercredi, selon son secrétaire général, Laurent Escure. Ce sondage, mené entre le 1er février et le 1er mars auprès de 31.000 personnels de l'éducation (57,7 % d'enseignants), dont 45,4 % d'adhérents et de sympathisants de l'Unsa, est riche d'enseignements en cette période de campagne présidentielle. Il souligne "un malaise très profond", mettant le pouvoir d'achat en tête des préoccupations des sondés. "Le plein effet des mesures du quinquennat n'a pas encore été très bien ressenti sur la fiche de paie ou l'évolution de carrière", commente Laurent Escure.

La gestion des ressources humaines, un « angle mort »

Au-delà de cette question, le bien-être et les conditions de travail sont "une préoccupation prégnante", la gestion des ressources humaines étant considérée comme l' "angle mort" des réformes du quinquennat écoulé. "C'est sur la conduite du changement qu'il faut s'interroger", insiste l'Unsa qui réclame "un vrai besoin de souffle dans le système éducatif en général". "On ne peut plus être dans un rapport où la rue de Grenelle détermine tout le processus du changement", insiste Laurent Escure. Les personnes interrogées disent aimer leur métier (93 %), mais seules 77 % considèrent qu'il a du sens, contre 83 % il y a cinq ans. Le malaise est si "profond" que 23 % des enseignants se disent prêts à quitter leur emploi pour aller travailler dans le secteur privé.

Laurent Escure évoque "les difficultés d'accompagnement des différentes réformes, un besoin de formation et une coupure trop nette entre des décisions et une installation sur le terrain qui peine à se concrétiser". À la question de savoir ce qu'il faut en premier lieu pour faire réussir les élèves, 52 % des enseignants répondent ainsi qu'il faut d'abord changer le management. Cela ne veut pas dire qu'ils ne veulent pas de créations de postes - 63 % des enseignants en réclament -, mais la création de postes n'arrive qu'en troisième position, derrière la modification des pratiques pédagogiques et le management.

Publicité

Pas de recrutement des enseignants par les chefs d'établissement

Malgré les critiques contre les réformes des rythmes scolaires ou du collège, 33,4 % des enseignants disent vouloir poursuivre la "refondation" de l'école engagée depuis 2012. Mais ils réclament plus d'autonomie, à condition toutefois qu'elle ne se traduise pas par un recrutement des enseignants et des personnels par les responsables d'établissement. Un quart des personnes interrogées veulent aussi davantage de reconnaissance de l'engagement individuel dans leur rémunération.

Une exigence accrue porte aussi sur l'enseignement privé et les 7 milliards d'euros d'argent public qui lui sont versés : 42 % des personnes interrogées souhaitent que ces sommes soient davantage conditionnées (mixité sociale, rythmes scolaires, etc.) et 32 % militent pour la suppression de ce financement.

Marie-Christine Corbier

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité