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En Italie, les populistes du Mouvement des fourches perquisitionnés

Manifestation du Mouvement des fourches en décembre 2013 à Milan.

Branle-bas de combat mercredi à l'aube dans une dizaine de villes d'Italie, de Côme à Rome, en passant par Florence et Trévise. La police a procédé à 18 perquisitions ciblant plusieurs activistes du Movimento dei forconi (Mouvement des fourches, appelé aussi Peuple des fourches), un courant populiste qui a pris pour cible la classe politique italienne.

En décembre dernier, ce mouvement appelait ses fidèles à «arrêter tous les parlementaires du pays, les membres du gouvernement et même le président de la République», à travers un «ordre de capture populaire», un document de 19 pages publié sur Internet. Derrière cet appel, bien plus qu'une métaphore: le même mois, des activistes procédaient à un simulacre d'arrestation populaire à Rome d'un ex-député de Forza Italia, Osvaldo Napoli, brutalement pris à partie dans la rue. Après avoir proféré une série d'accusations à son encontre, les activistes se sont mis à crier: «Procédons à son arrestation!» Le politicien fut soulevé par les deux bras, comme on embarque un petit délinquant, avant que les carabinieri présents ne réagissent.

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Trop, c'est trop? Cela fait cinq ans que les Forconi font épisodiquement parler d'eux en Italie. Au départ, le mouvement est né de la colère en Sicile d'une cinquantaine d'agriculteurs, d'éleveurs et de transporteurs indépendants, en révolte contre un système économique qui les étouffe. Pendant cinq jours, fourches levées, ils paralysèrent l'île. Depuis, ceux que l'on a souvent comparés aux Bonnets rouges bretons ont élargi leur base, ratissant dans les piques de leur fourche toutes sortes de courants antisystème, jeunes chômeurs, groupes néofascistes, hooligans et une masse de petits entrepreneurs excédés par «le trop d'impôts et le trop d'Europe». Cette révolte sociale a gagné les villes, au nord comme au sud de la Péninsule. Ses cibles de choix: les institutions, «la classe politique corrompue», de tout bord, et le grand capital. Des notables qu'il faut «destituer» et «juger». Sur Facebook, ses actions appelant à renverser le système sont suivies par 65 000 abonnés.

Le Mouvement des fourches avait fait beaucoup parler de lui en 2013, parvenant à organiser de grands rassemblements urbains, tandis que le leader populiste Beppe Grillo les soutenait. Aujourd'hui, le courant semble moins enclin à drainer les foules, mais son noyautage par des courants extrémistes et ses actions coup-de-poing inquiètent. L'agression d'Osvaldo Napoli en décembre avait suscité des réactions ulcérées dans la classe politique et les médias, qui évoquaient des relents nauséabonds de l'Italie des années 20. Après les perquisitions, Danilo Calvani, l'un des leaders historiques du mouvement, a promis que «les Forconi poursuivront leurs actions».