Birkin-Gainsbourg : si loin, si proches...

Jane Birkin remonte sur scène et fait paraître Birkin/Gainsbourg : le symphonique, un nouvel album de reprises, doux et mélancolique, joué par un orchestre symphonique et arrangé par Nobu Nakajima, pianiste et compositeur japonais qui s'est réapproprié ces œuvres.

Gainsbourg et Birkin : un couple "Bloody Mary"

"En me laissant interpréter ses chansons, Gainsbourg m'a laissé exhumer son côté pudique et poétique : il m'a sublimée", confie Jane Birkin dans cet entretien. Parler des chansons de Gainsbourg, c'est forcément parler du couple mythique qu'ils ont formé de la fin des années 60 jusqu'à 1980, un couple "Bloody Mary, très fort en vodka" selon les mots du chanteur.

Jane Birkin parle de "l'insouciance magnifique" de ces années quand elle était entraînée par les mots et la musique de Serge Gainsbourg. Jusqu'à leur rupture en 1980 qui s'est traduite par des "trésors de chansons de rupture, de peine", chansons qui ne sont jamais vulgaires, toujours pudiques.

Une épopée orchestrale

"Nobu [Nakajima] a approché chaque chanson avec un mystère : la reconnaissance du tube vient donc seulement dans un second temps, le moment où les paroles émergent, et où le public commence à reconnaître", explique l'interprète qui est reconnaissante à Nobu d'avoir su mettre en place un orchestre qui est comme "un coussin" qui la soutient : "on entend les mots et la voix. Le texte n'est pas noyé au milieu de 80 musiciens."

À la mort de Gainsbourg, Jane Birkin a aussi enregistré deux albums studio et live, Versions Jane et Arabesques, des chansons revisitées sur des orchestrations orientales, des chansons écrites pour elle, mais pas seulement : on retrouve aussi La Javanaise, écrite et composée dans une bulle de champagne pour Juliette Gréco en 1963.

Jane Birkin, aussi une femme engagée

Une femme dont les engagements sont multiples et qui rêve aujourd'hui de pouvoir "faire quoi que ce soit" contre le Front National, parce qu'elle a toujours pensé qu'il était possible de changer les choses à n'importe quelle échelle. Son engagement en faveur d'Aung San Suu Kyi en Birmanie ou du Dalai Lama explique un refus de visa chinois qui a conduit l'album a être enregistré en Pologne plutôt qu'en Chine : heureusement, cela colle plutôt bien avec l'âme slave de Serge Gainsbourg, fils de réfugiés russes et juifs.

Un podcast à écouter : Jane Birkin, portrait intime

Sons diffusés :

• Extrait de "Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve" de l'album Birkin/Gainsbourg : le symphonique
• Extrait de "Une chose entre autres" de l'album Birkin/Gainsbourg : le symphonique
• Extrait d'un interview de Serge Gainsbourg (archive INA)
• Extraits de "La Javanaise" et de "Pull Marine" (versions croisées, Juliette Gréco/Jane Birkin, Isabelle Adjani/Jane Birkin)

En seconde partie d'émission, retrouvez Thomas Friedman