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Météo

EN IMAGES. 11 nouvelles formes de nuages sont reconnues

L’Organisation météorologique mondiale publie, là l'occasion de la journée mondiale de la météo, le classement rafraîchi des genres de nuages. Onze nouvelles espèces apparaissent, dont la moitié a des origines humaines plus que climatiques.

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Cirrocumulus Stratiformis Homomutatis

Les traînées d'avion dans le ciel sont un des 11 nouveaux nuages officialisés par l'OMM.

©WMO/Luka Filipi, Jois, Austria.
Cirrocumulus Stratiformis Homomutatis
EN IMAGES. 11 nouvelles formes de nuages sont reconnues
Loïc Chauveau
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ATLAS. La dernière fois que l’Organisation météorologique mondiale (OMM, dépendant de l’ONU) avait publié son précédent “atlas mondial des nuages”, c’était en 1987. Internet n’existait pas. “Aussi, nous avons profité de ce saut technologique pour revoir de fond en comble nos travaux de classification, intégrer de nouvelles espèces et surtout fournir gratuitement au grand public cet inventaire”, se réjouit Bertrand Calpini, président de la commission de l’OMM pour les instruments et les méthodes d’observation. Les nuages se rangent comme les espèces animales : dix grands “genres” chapeautent une centaine d’espèces couvrant a priori tous les types de combinaisons possibles dans le ciel. Le “Linnée” des nuages, celui qui a proposé le classement par noms latins, est le britannique Luke Howard en 1803, auteur d’un essai sur la modification des nuages. Mais le premier atlas international date de 1896. Depuis, à intervalles de une à trois décennies, le classement est réactualisé. Et c’est donc aujourd’hui le premier à ne pas être imprimé mais publié sur le Web.

C’était donc l’occasion de dépoussiérer le sujet. Et pour l’occasion onze nouvelles espèces font leur apparition. La plus attendue est celle d'Asperitas. Cette formation nuageuse en forme de vagues chaotiques a été photographiée sous toutes les coutures un peu partout autour du monde. Un groupe d’amateurs éclairés, the Cloud Appreciation Society, fort de 43 000 membres dans le monde entier, plaide depuis 2006 pour qu’Asperitas soit enfin reconnu comme une catégorie à part. Après examen attentif de la demande, l’OMM vient donc d’accéder à leur demande.

Des formes de nuages générées par l'activité humaine

HOMOGENITUS. Quatre nouvelles autres formations rejoignent Asperitas. Cavum se définit par un trou circulaire à haute altitude dans une fine couche de nuages formés de gouttelettes gelées. Cauda est un nuage horizontal de très basse altitude situé en queue d’un cumulo-nimbus. Très proche, Murus forme un mur (d’où son nom) à la base d’une cellule orageuse. Flumen constitue une sous-catégorie. Il s’agit de formes turbulentes associées aux cellules orageuses les plus violentes.

L’OMM y a ajouté une nouveauté : cinq formes “spéciales” qui ont tout à voir avec l’activité humaine et peu avec la météo. Caractagenitus apparaît lors de pluies intenses des tropiques le long des fleuves à partir d’un renvoi d’air en hauteur. Silvagenitus est issu de la rencontre des particules émises par les feux de forêts et les masses d’air humides tandis que Flammagenitus est issu d’autres types de combustion. Homogenitus est le nom qu’il faudra désormais donner aux traînées produites par le passage des avions de ligne. Quant à Homomutatus, il est constitué des brumes provoquées par les îlots de chaleur des mégapoles.

À l’heure des images satellites, pourquoi continuer à avoir la tête dans les nuages, sinon pour nourrir les rêveries ? “Réflexion d’habitant d’un pays développé, stoppe Bertrand Calpini. Dans les pays les moins développé, l’observation humaine est essentielle pour jauger la vigueur d’une précipitation et de ses possibles ravages et pour évaluer l’importance d’une saison des pluies…” Les climatologues accentuent par ailleurs leurs travaux sur les nuages. Avec le réchauffement climatique, l’atmosphère va se charger en vapeur d’eau et ainsi altérer le mode de formation des nuages. “Or, conclut Bernard Calpini, entre un ciel bleu et l’arrivée des nuages, les modes de formation sont toujours incompris et vont nécessiter un effort de recherche accru.”

 

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