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Karim Rissouli traité de "barbu" : le CV gratiné de Jean-François Mancel, député LR
Jean-François Mancel s'est rendu au Trocadéro, le 5 mars, pour manifester en faveur de François Fillon.
Capture d'écran Twitter.

Karim Rissouli traité de "barbu" : le CV gratiné de Jean-François Mancel, député LR

Team Fillon

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Pendant "l'Emission politique" sur France 2, le député LR Jean-François Mancel, soutien de Fillon, a cru bon de qualifier le journaliste Karim Rissouli de "barbu". Cet ami d'Eric Woerth n'en est pas à son premier propos polémique et présente un CV intéressant...

Le député LR Jean-François Mancel devait fulminer devant son écran, ce jeudi 23 mars. Le journaliste de France 2 Karim Rissouli était en train de passer en revue quelques tweets diffusés sur François Fillon, dans l'Emission politique. Pas forcément positifs. Alors ce parlementaire a tweeté : "Je ne sais pas qui est ce barbu mais il n'est pas pour François Fillon. Ça vous étonne ?"

Karim Rissouli, barbu ? Le présentateur de France Télévisions ne revêt pourtant qu'un collier de barbe de quelques jours. La périphrase "barbu", en vogue au sein de la fachosphère, désigne en réalité un musulman, voire un islamiste. Le journaliste de France 2 a d'ailleurs immédiatement dénonce le "racisme ordinaire" induit par cette phrase.

Jean-François Mancel s'est lui défendu de toute insinuation dans un nouveau tweet : "Un pays de cinglés ? Sidéré par l'interprétation de mon tweet ! Un barbu c'est quelqu'un qui porte la barbe et rien de plus". Ce qui n'explique pas le rapport entre la pilosité du visage et la défiance vis-à-vis de François Fillon, sous-entendu par le député dans son premier message...

S'il n'est pas habituel de voir un élu Les Républicains reprendre à son compte ce vocabulaire, cela a peut-être rappelé des souvenirs à Jean-François Mancel : en 1998, il avait prôné une alliance avec le FN... Cela lui avait valu une exclusion du RPR, dont il avait pourtant été secrétaire général entre 1995 et 1997.

Aujourd’hui, ce fervent soutien de François Fillon - après avoir penché pour Nicolas Sarkozy au premier tour de la primaire à droite - défend avec acharnement la théorie d'un complot "politico-médiatique" contre son candidat. Depuis le début de l'affaire Penelope, il multiplie les propos fielleux contre les juges et les journalistes. "Des décennies que le pouvoir judiciaire et le pouvoir médiatique cherchent à s'emparer du pouvoir politique seul légitime nous y sommes", imaginait-il le 1er mars dernier. Le 16 mars dernier, il proposait la suppression du secret des sources des journalistes, au nom de la transparence : "Ma proposition sur la levée du secret des sources des journalistes: ne pas exiger des autres la transparence que l'on refuse pour soi-même."

PME familiale

Si Jean-François Mancel défend si ardemment François Fillon, c'est aussi peut-être parce que la situation du candidat de LR lui rappelle un peu la sienne. Selon sa déclaration d'intérêts publiée en 2014, le député de l'Oise employait en tant qu'assistante parlementaire sa fille Chloé, salariée, ainsi que son épouse Brigitte et son fils Alexis, par ailleurs conseiller régional, bénévoles. Aujourd'hui, sa fille a quitté ses fonctions pour devenir comédienne, remplacée par son épouse. En janvier dernier, il pestait auprès du Parisien contre l'interdiction de payer celle-ci plus de 4.569 euros mensuels, soit 50% de l'enveloppe parlementaire consacrée aux collaborateurs : "Dans le privé, elle toucherait deux ou trois fois plus", expliquait-il, en évoquant son précédent poste de directrice de la communication chez Alain Afflelou.

Comme François Fillon aujourd'hui, cet énarque a de plus connu quelques déboires en justice. En 2005, il a été condamné par la Cour d'appel de Paris à 18 mois de prison avec sursis et 30.000 euros d'amende pour "prise illégale d'intérêts", pour avoir un peu trop confondu son activité d'homme d'affaires et l'attribution de marchés publics au sein du Conseil général de l'Oise. En 2010, interrogé au sujet d'Eric Woerth, un de ses meilleurs amis, il confiait au Monde combien il était dur "d’être accusé de choses dont on n’est pas coupable".

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne