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Les banques se ruent au guichet de la BCE pour emprunter à taux négatif

+ VIDEO. C’est la dernière fois que les banques se voient proposer des prêts à 4 ans à des taux de -0,4 %. Une mesure phare de la lutte contre la déflation dans la zone euro.

Par Isabelle Couet

Publié le 23 mars 2017 à 11:56

C’était l’une des mesures emblématiques du dispositif anti-déflation de la Banque centrale européenne (BCE). Les prêts de très longue durée à taux très avantageux accordés aux banques qui s’engagent à faire crédit à l’économie (ou « TLTRO » dans le jargon monétaire). Ce dispositif a démarré, dans sa première mouture, en septembre 2014. Il prend fin ce jeudi. Pour cette dernière opération, les établissements bancaires ont emprunté 233,5 milliards d’euros au guichet de la BCE. Un montant deux fois plus élevé que prévu.

Près de 500 banques ont saisi cette opportunité d’emprunter à taux négatif pour 4 ans

Au total, 474 banques sont venues solliciter des liquidités pour 4 ans à un taux allant de 0 % (pour les établissements qui ne remplissent pas leurs engagements en termes de prêts) jusqu’à -0,4 %, c’est à dire le taux de dépôt de la BCE. Dans le deuxième cas, pour les banques qui re-prêtent des montants suffisants, le taux est donc négatif, ce qui signifie qu’elles gagnent de l’argent en empruntant à la BCE. La philosophie de ce dispositif étant d’inciter les établissements de crédit à redistribuer les liquidités à l’économie pour soutenir l’inflation et la croissance.

La fin du « TLTRO » est un premier signe de la victoire de l’institution monétaire contre le risque de déflation. Et le signe que les banques commencent à anticiper le retrait de l’ensemble des mesures exceptionnelles lancées pendant la crise.

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Hausse du taux de dépôt avant la fin du programme d’achats de dette

« Nous pensons que deux raisons peuvent justifier que la BCE relève son taux de dépôt avant de toucher au programme d’achats de dette (QE) », analyse Frederik Ducrozet chez Pictet. « D’abord parce que des taux moins négatifs seraient favorables aux banques, pour leurs marges et leur capacité à faire crédit. Deuxièmement, parce que cela permettrait de satisfaire les faucons de la BCE et ainsi de leur faire accepter que le programme d’achat de dette se poursuive jusqu’en 2018 ou au-delà ».

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Chez Barclays, on rappelle par ailleurs que toutes les mesures de la BCE ont produit des effets sur la croissance et l’inflation. « Les achats de dette, les taux négatifs et le TLTRO ont ajouté 1,8 % de PIB à la zone euro et 1,3 % à l’inflation. Mais il est vrai que l’impact diffère selon les Etats ».

EN VIDEO. Mais au fait... à quoi ça sert, la BCE ?

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