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Hong Kong, porte d'entrée du colossal marché de l'art chinois

¤ Art Basel Hong Kong a accueilli 80.000 personnes. ¤ Le marché chinois, qui pèse 11,5 milliards de dollars, est très prometteur.

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Par Martine Robert

Publié le 27 mars 2017 à 01:01

Il y avait foule à la foire d'art contemporain Art Basel Hong Kong jeudi dernier, première journée non réservée aux VIP : outre les collectionneurs et les représentants de 78 musées, des étudiants, des familles, avaient fait le détour. « En cinq ans, Art Basel Hong Kong est devenu un événement incontournable fréquenté par 80.000 personnes, un hub artistique entre l'Occident et l'Asie », estime son directeur Marc Spiegler.

D'ailleurs si la foire est montée en gamme, elle se veut accessible à tous : peu d'art conceptuel, beaucoup de peintures figuratives, et des pièces insolites comme cette maquette de l'oeuvre « Empires » du Chinois Huang Yong Ping, présentée au Grand Palais en 2016, composée du squelette géant d'un serpent surplombant des conteneurs, complétée par un film en réalité virtuelle. Exposée chez le Français Kamel Mennour, elle a été acquise par le M+, le musée d'art contemporain prévu à West Kowloon en 2019.

Sur les 242 exposants venus de 34 pays, la moitié était asiatique. A l'image de l'explosion de la scène commerciale à Hong Kong. « Il y a un vrai appétit de culture avec une accélération depuis six ans sous l'impulsion des foires, des maisons de vente, des galeries internationales comme Ben Brown, Gagosian, White Cube, Perrotin, Malingue, Massimo de Carlo, installées ici », constate Julien-Loïc Garin, directeur général du French May, l'un des gros festivals du territoire. Un immeuble signé de l'architecte collectionneur William Lim, ouvrira à l'automne avec des espaces hauts de 4,65 mètres - du jamais vu à Hong Kong - pour les six galeries qui l'occuperont, et non des moindres : David Zwirner et Pace de New York, Whitestone de Tokyo, Victoria Miro de Londres, Tang Contemporary de Bangkok et Pearl Lam de Hong Kong.

Transactions faciles

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Le spécialiste Jean-Marc Decrop confirme « l'emballement des professionnels pour toucher les collectionneurs chinois via la plate-forme hong-kongaise », citant aussi le South Island Cultural District et ses 25 galeries émergentes. « Hong Kong, ce peut-être demain ce que New York est devenu en cinquante ans dans le marché de l'art », estime Cai Jinqing, directrice Chine de Christie's.

Même si la Chine a renforcé le contrôle des sorties de capitaux, le marché de l'art n'y a baissé que de 2 % l'an dernier pour atteindre 11,5 milliards de dollars américains. Hong Kong reste un port franc où les transactions sont faciles. Et l'avenir y est prometteur, du fait de la constitution de collections institutionnelles comme Powerlong à Shanghai, le développement de musées privés tels M Woods à Pekin, Long et Yuz à Shanghai ou Sifang à Nanjing.

Il y a aussi la montée en puissance de deux générations d'acheteurs, selon François Curiel, patron de Christie's Asie : des entrepreneurs de 40 à 55 ans qui collectionnent des oeuvres de leur héritage chinois, à l'instar du musée privé de Liang Yi; d'autres plus jeunes, de 30 à 45 ans, qui après leurs études aux Etats-Unis ou en Europe, s'intéressent autant à l'art moderne et contemporain asiatique qu'occidental, au design, aux tableaux anciens européens, aux bijoux. Ensemble, ils ont représenté 30 % des ventes de Christie's et Sotheby's dans le monde en 2016. « De nombreux hommes d'affaires chinois ont déjà placé leur argent dans différents business aux Etats-Unis et en Europe, alors nous leur vendons partout », souligne Kevin Ching, directeur général de Sotheby's Asie.

Martine Robert

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