Le logement, ce fardeau pour les classes moyennes
Property in Europe - Images Money by Flickr

Le logement, ce fardeau pour les classes moyennes

Se loger coûte cher. De plus en plus cher. Pour 38% des Français, les dépenses consacrées au logement sont ainsi devenues trop lourdes, d’après un sondage réalisé par Elabe. En d’autres termes, c’est une charge à laquelle certains ménages ont parfois du mal à faire face. Ce qui confirme bien que l’alourdissement du budget logement est de plus en plus mal vécu par une part croissante de la population, notamment les classes moyennes.

Par Alexandre Mirlicourtois, Directeur de la prévision de Xerfi 

Près de 200 euros de plus à sortir tous les mois

Mais comment pourrait-il en être autrement ? En douze ans seulement, les prix des logements se sont envolés de 36% dans l’ancien et de 42% dans le neuf. Les loyers ont suivi la même trajectoire avec, notamment en région parisienne, une hausse de 46% à Paris et de 35% environ en banlieue. 

Cette envolée des prix de l’immobilier ne serait bien sûr pas un problème si les revenus des ménages avaient suivi la même trajectoire. Or, le revenu disponible brut ajusté par unité de consommation, c’est-à-dire en intégrant les évolutions démographiques et la composition des familles, a seulement progressé de 22%. Et encore, ces données rendent compte de la réalité seulement en partie. Outre le coût stricto sensu du logement, il faut aussi compter l’ensemble des frais liés : dépenses en eau, chauffage, taxe d’habitation, charges de copropriété, etc. Des frais qui ont rapidement pris de l’embonpoint ces dernières années. Bilan : le taux d’effort net en logement, soit le rapport entre les dépenses liées à l’habitation principale et les revenus moyens des ménages nets des aides au logement, est passé de 16% au début des années 2000 à environ 18,5% aujourd’hui, soit une hausse de 2,4 points. 

Cela n’a l’air de rien mais en bout de course c’est près de 190 euros à payer en plus chaque mois ou 2 250 euros par an, l’équivalent de presque deux SMIC mensuels nets. 

Les classes moyennes inférieures sont les perdantes de la politique du logement

Et encore, il ne s’agit là que d’une moyenne. En effet, la progression du taux d’effort a été beaucoup plus forte en bas de l’échelle des revenus, c’est-à-dire sur le premier et le deuxième quartile, où se situent les classes populaires et la partie inférieure des classes moyennes. C’est une évidence, les classes moyennes ne sont plus la priorité de la politique du logement, sauf à constater l’échec patent, en particulier pour les strates inférieures qui sont écartelées. 

Leur niveau de revenu ne leur permet pas d’avoir accès (ou partiellement) aux aides qui se concentrent sur les moins favorisés, mais ils ne disposent pas non plus des ressources suffisantes pour bénéficier des avantages fiscaux liés aux différents mécanismes mis en place par les gouvernements successifs. Bref, trop « riches » pour profiter des prestations, mais pas assez pour bénéficier des avantages fiscaux. 

Quelle leçon en tirer ? C’est simple : le budget logement devient un fardeau pour un nombre croissant de Français. C’est d’autant plus mal vécu que l’augmentation de cette dépense contrainte laisse moins d’espace aux autres. Et c’est sans doute l’une des explications de la morosité des classes moyennes. 

Florence GRIMBERT

Consultante senior Business Object chez Gfi Informatique

7y

Absolument ! Quand j'ai commencé à travailler je me logeais dans plus grand qu'aujourd'hui !! On a l'impression de reculer, malgré des responsabilités et un salaire qui augmentent. Comment ne pas être désabusé ?

Like
Reply
Catherine Duc (Marie Duc FB)

Traducteur espagnol association La Mission de la mer et chez Amnesty International

7y

D'ailleurs, voilà un problème de plus concernant le logement des classes moyennes (ceux qui se saignent pour devenir propriétaires) voilà comment MACRON va COMPENSER la suppression de la TAXE HABITATION de 80% des ménages : LES NOUVELLES TAXES pour propriétaires SUR LES RÉSIDENCES PRINCIPALES (dès 2017 ?) Notre Président actuel (grâce à Jean-Marc Ayrault ex 1er ministre) a décidé d'explorer la possibilité d'instaurer les nouvelles taxes sur la résidence principale des Français lorsque le propriétaire a remboursé son emprunt et qu'il occupe son propre logement. F. Hollande souhaite ainsi soumettre les "revenus fictifs" (absence de loyer pour les millions de propriétaires "actifs ou retraités" ayant remboursé leurs emprunts) à l'impôt sur le revenu. En effet, occuper un logement dont on est propriétaire (sa résidence principale) rapporte pour chaque ménage un revenu fictif = le loyer que l'on ne paye pas. Et de même que les intérêts des placements, ces loyers fictifs devra être imposés sur le revenu, après déductions des intérêts d'emprunt, selon Hollande en 2017. Cette nouvelle taxe sur les propriétaires après le remboursement de leur emprunt rapporterait 5,5 milliards d'euros par an. Les propriétaires vont donc bientôt devoir verser un loyer à l'Etat après le remboursement de leurs emprunts : EXEMPLE : > > VALEUR LOCATIVE DE MA MAISON/ 1000 EUROS > > VALEUR INSCRITE SUR VOTRE TAXE D'HABITATION LOYER FICTIF / 1000 EUR X 12 : 12000 euros TAXATION SUPPLÉMENTAIRE / 12000 X 30,5% (15% IRPP plus 15,5 prélèvements sociaux revenus fictifs du patrimoine) : 3630 euros divisé par 12 = 302,50 EUR d'impôts mensuel complémentaires

Like
Reply
Yves Delarue

Senior Consultant chez dvi/promos.divers

7y

oui bj ,suite des loyez trop cher et pratiquement pas apl donc,car dans tout sa jamais rien fait de bon et pour le reste idem(il va faloire que sa change OU sa va pété y en n'a marre toujour les qu'on l'assiette au beur y à de quoi médité ok Messieurs.cordialement

Like
Reply
Bruno bmz

maître de mon temps 😉

7y

Un fardeau, également pour des familles recomposées, même un peu aisées. Quand à 50 ans vous refaites votre vie et bien les prêts et assurances de prêt sont bien là. Donc, c'est quasiment le même problème pour tout le monde, le logement est un poste budgétaire important.

Like
Reply

To view or add a comment, sign in

Explore topics