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L'Etat sort de PSA en gardant... le contrôle public

Un vrai tour de passe-passe. L'Etat transfère à Bpifrance ses 12,7% dans PSA. Pour 1,92 milliard d'euros. Soit une plus-value de 1,12 milliard.

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Rencontre avec Carlos Tavares, président du directoire de PSA, et Mary Barra, directrice générale de General Motors.

L'Etat sort de PSA en gardant... le contrôle public

Eric Feferberg/AFP

L’État cède sa participation dans PSA à Bpifrance (à travers sa holding Lion Participations).  Le contrat de cession d’actions a été paraphé ce lundi. Les titres Peugeot SA détenus par l’État, qui représentent 12,7% du capital et 18,5% des droits de vote du constructeur auto tricolore, sont transférés à l'organisme français de financement et de développement des entreprises, détenu à égalité par  l'Etat et la Caisse des dépôts. La transaction porte sur un montant de 1,92 milliard d'euros. Le produit "abondera le compte d’affectation spéciale des participations financières de l’État et servira donc à financer les investissements de l’État actionnaire", assure le communiqué de l'APE (Agence des participations de l’État). Une façon de renflouer  l'Etat... par un vrai tour de passe-passe.

Un tour de passe-part pour renflouer l'Etat

A travers Bpifrance, le secteur public demeurera  toutefois un actionnaire de référence du groupe PSA. Au terme de cette opération, Bpifrance reprendra les droits et obligations du pacte d’actionnaires, à égalité avec la famille Peugeot et le constructeur public chinois Dongfeng. Ce reclassement sera effectif  après l’assemblée générale des actionnaires de PSA du 10 mai prochain. L'Etat fait une excellente affaire. Le montant de la transaction est presque 2,5 fois plus élevé que la mise de l'Etat dans PSA il y a trois ans. Soit une plus-value de 1,12 milliard.

Pour BPIfrance, il s’agit de « relever l’équipage » de l’APE, qui avait été appelé à la rescousse pour sauver le constructeur automobile. La banque publique estime être outillée pour accompagner Peugeot SA dans la nouvelle phase de développement du groupe, notamment à l’international. "Nous sommes là pour accompagner le management dans sa stratégie de développement", souligne-t-on au sein de l’établissement. Il s’agit donc pour BPIfrance d’un investissement industriel, et non purement financier, qui entre en résonance avec son action dans le secteur automobile. La banque publique, créée par François Hollande, accompagne déjà des sous-traitants, comme Gris découpage (composants mécaniques). Et elle compte des participations, au sein de Teneo (micro-mécanique) ou Sovibus, holding du constructeur de bus PVI. BPIfrance a également créé en 2009 le fonds d’avenir automobile. Le changement de mains des actions de Peugeot SA ne constituerait donc pas le premier pas vers une sortie du tour de table. La présence de BPIfranc permet de maintenir une participation publique de référence au cœur du capital du constructeur. Et cette présence publique a vocation à demeurer "à moyen terme", assure-t-on chez BPIfrance.

Un redressement de PSA spectaculaire

C'est le 19 février 2014 que PSA, en quasi-banqueroute,  avait officialisé son alliance avec le groupe public chinois Dongfeng ainsi que l'entrée au capital de l'Etat français. Le groupe automobile avait alors annoncé une augmentation de capital de 3 milliards d'euros. Un tournant historique, avec l'entrée d'un constructeur chinois pour la première fois dans un grand groupe automobile occidental et une prise de participation inédite de l'Etat français, déjà actionnaire historique de... Renault! Il possède aujourd'hui 19,7 % des actions et 28 % des droits de vote de la firme au losange.

Le même jour, PSA annonçait la nomination d'un nouveau patron. Ex-bras droit de Carlos Ghosn chez Renault, Carlos Tavares a effectivement pris la présidence du directoire de PSA le 31 mars 2014, en succession de Philippe Varin. Depuis, PSA s'est redressé spectaculairement. Le 23 février 2017, Carlos Tavares a  affiché d'excellents résultats financiers au titre de 2016: marge record (6% pour la division automobile), bénéfice net enviable (1,75 milliard, part du groupe), premier dividende depuis 2011, plus de 8 milliards d'euros de flux de trésorerie cumulé depuis 2013. Du coup, lundi 6 mars 2017, c'est un Carlos Tavares en position de force et en pleine santé qui a conclu le rachat d'Opel, la filiale allemande de GM, et sa marque-sœur britannique Vauxhall. Une consécration.

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